Burkina Faso : des « assises nationales », et après ?

Le capitaine Ibrahim Traoré a renversé fin septembre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même auteur d'un putsch huit mois plus tôt.  - Credit:ISSOUF SANOGO / AFP
Le capitaine Ibrahim Traoré a renversé fin septembre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même auteur d'un putsch huit mois plus tôt. - Credit:ISSOUF SANOGO / AFP

C'est une semaine décisive de tous les dangers qui s'annonce pour le Pays des hommes intègres. En effet, en moins d'une semaine, le Burkina Faso a connu une succession d'événements dont on peut se demander s'ils sont de nature à dénouer la crise protéiforme qui mine le pays ou bien plutôt à le faire plonger (encore) dans l'inconnu.

Il y a d'abord eu ce nouveau coup d'État dans le coup d'État. Le capitaine Ibrahim Traoré a renversé le 30 septembre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même arrivé par la force au pouvoir en janvier en renversant le président élu démocratiquement Roch Marc Christian Kaboré. Il a justifié son putsch par l'incapacité de son prédécesseur à juguler la dégradation sécuritaire continue dans ce pays frappé depuis 2015 par le djihadisme. Argument lui-même employé par le lieutenant-colonel Damiba pour justifier son coup d'État du 24 janvier contre le président Kaboré. Et il y a urgence. Le Burkina Faso est, aujourd'hui, un État au bord de l'effondrement avec de multiples crises qui se superposent.

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Un pays au bord de l'effondrement

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