Budget et 49.3 : « Que faisons-nous ici ? » À l’Assemblée, l’amertume de l’opposition

POLITIQUE - Ce lundi à l’Assemblée nationale, les députés de l’opposition se demandaient bien ce qu’ils faisaient là, après plusieurs jours de débats sur le projet de loi de finances (PLF) pour 2022. C’est en tout cas ce qui est ressorti de la quinzaine de rappels au règlement énoncés par l’ensemble des groupes de l’opposition à l’attention du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus.

Alors que le couperet du 49.3 s’apprête à tomber, mettant automatiquement fin aux débats, les élus de tous bords se sont inquiétés de l’utilité de leurs débats passés, mais aussi de l’avenir des amendements qu’ils ont votés.

« Que faisons-nous ici ? », demande Cyrielle Châtelain, présidente du groupe EELV. « Tout ce travail ressemble à une mascarade », appuie Véronique Louwagie, députée LR. « L’Assemblée, ce n’est pas la Samaritaine, on ne fait pas son marché », s’est agacée Marine Le Pen. « Où se fait la discussion, Monsieur le Ministre ? Dans le cabinet de Madame la Première ministre ou ici, dans l’hémicycle de la représentation nationale ? », a interrogé le député PS Boris Vallaud.

« Vous avez refusé le compromis, c’est vous qui choisissez le 49-3 ! »

En réaction, Bruno Le Maire a rejeté la faute sur les députés de l’opposition. « Vous avez refusé le compromis, c’est vous qui choisissez le 49-3 ! », leur a-t-il lancé. « Pour mettre un terme à la méthode du compromis, il faudrait qu’elle ait commencé », lui a répondu Olivier Faure, patron du PS, au travers de l’AFP. « S’ils voulaient créer le dilemme chez l’opposition, il aurait fallu reprendre par exemple les taxes sur les superprofits, on aurait eu du mal [à voter contre le budget]. On se serait abstenus. »

« Ignorer le parlement, (c’est) le meilleur moyen de souffler sur les braises de la colère », a jugé le sénateur LR Alain Houpert avant une journée de grève interprofessionnelle ce mardi, après une marche des partis de gauche dimanche, et alors que le conflit social sur les carburants se poursuit.

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