Brest: "Tant qu'il n'y a rien de définitif...", Lorenzi garde espoir de jouer à Francis-Le Blé en Coupe d'Europe
Si jamais ils étaient encore habités par le doute, le peuple brestois - et son bon millier de représentants - venu accueillir ses héros devant le stade Francis-Le Blé a levé ce qui restait d’incertitude. Brest en Coupe d’Europe, ce n’est plus une fiction. Au terme d’un incroyable succès (5-4) arraché sur la pelouse du voisin rennais, le club finistérien a acquis la certitude de devenir la saison prochaine le 36e club français à disputer une Coupe d’Europe.
Assuré de finir au minimum cinquième à l’issue de la saison (Lens, 6e, est à dix points), le Stade Brestois disputera la phase de groupes de la Ligue Europa dans le pire des cas, mais le club finistérien voit plus haut, et se prend à rêver désormais d’une Ligue des champions, avec deux de ses trois derniers matchs de la saison à domicile. Une première étape a été franchie, un second défi s’offre désormais aux dirigeants du club: obtenir de l’UEFA l’autorisation de jouer à Francis-Le Blé la saison prochaine.
"C’est un sujet sur lequel on travaille, ça nous tiendra forcément à cœur parce que, même si ce sera peut-être compliqué, on n’a pas encore joué toutes nos cartes, veut croire le directeur sportif du club depuis 2016, Grégory Lorenzi. Vous connaissez les Bretons et les Brestois, on va tout faire pour que ça puisse se dérouler chez nous."
Le Stade Brestois espère toujours obtenir une dérogation pour jouer la Coupe d’Europe au stade Francis-Le Blé, mais l’UEFA n’y est pour l’instant pas favorable. Les infrastructures du stade et notamment les trois tribunes tubulaires ne correspondent pas aux normes édictées dans le cahier des charges de l’instance qui a émis un avis défavorable pour les tribunes Arkéa, Plein Ciel et Quimper.
Une solution de repli ? "On n'y a pas encore réfléchi"
Reste-t-il encore de l’espoir? "Bien sûr !", assure Grégory Lorenzi, qui s’exprimait en zone mixte dimanche soir, au Roazhon Park. "Tant qu’il n’y a rien de définitif, on va se battre. C’est aussi de notre devoir de faire plaisir à tous ces gens qui nous soutiennent et aussi aux joueurs parce que ça nous prendra beaucoup d’énergie la saison prochaine."
Si l’UEFA campe sur ses positions, le Stade Brestois devra se contenter d’environ 5.000 places (4.850) dans son stade ou se résigner à évoluer dans une autre enceinte que la sienne. Car en plus de devoir régler la question de ses tribunes en tubulaires pour accueillir tous ses supporters, Francis-le Blé devra opérer un lifting encore plus conséquent pour correspondre aux standings de l'UEFA.
Actuellement, le stade Francis Le Blé est un stade de catégorie 2, ce qui signifie aux yeux de l'UEFA qu’il peut accueillir les premier et deuxième tours de qualification à la Ligue des champions ou ceux de la Ligue Europa Conférence. Rien de plus.
"Une solution de repli? On n’y a pas encore réfléchi pour l’instant, commente Lorenzi. C’est une discussion qu’on aura aussi avec le président. On essaiera de faire le maximum. Aujourd’hui, ce n’est pas quelque chose sur lequel on s’est projeté pour pouvoir l’évoquer."
Le 8 mars, dans les colonnes du quotidien L’Equipe, le maire de la ville de Brest, François Cuillandre, réticent à engager des travaux conséquents, évoquait la possibilité "d’aller jouer ailleurs, à Rennes, à Nantes… Cela fait partie des aléas du sport de haut niveau".
La semaine passée, dans un communiqué de presse conjoint avec le club, la Ville de Brest a pourtant "réaffirmé" qu’elle ne souhaite "à aucun moment jouer ailleurs qu’à Brest sur le club se qualifie sur une compétition européenne", admettant que "des aménagements conséquents et des investissements pour la mise aux normes sont nécessaires" pour satisfaire l’UEFA.
"Un dossier technique, ainsi qu'une vidéo, qui démontre la qualité de ces équipements, et la capacité du stade à recevoir une compétition européenne", ont été adressés à l’instance européenne du football.