Brésil : quand Rio se rêve en Silicon Valley des Tropiques

Rio, ses plages légendaires, son Carnaval, son Pain de Sucre, son stade du Maracanã… Cette image de carte postale, qui attire toujours autant les touristes du monde entier, la “Cidade Maravilhosa” (la “ville merveilleuse”) ne la renie pas, mais elle cherche surtout aujourd’hui à se réinventer en “capitale régionale de l’innovation”, rapporte Bloomberg.

“Voilà des décennies que la deuxième ville du Brésil se cherche un nouveau modèle économique, depuis que le transfert du centre du pouvoir à Brasília et celui de la bourse à São Paulo l’ont privée à la fois de talents et de capitaux.”

Ce nouveau modèle, Eduardo Paes, son maire (qui s’est fait connaître comme l’organisateur les Jeux olympiques d’été de 2016), pense l’avoir trouvé. “Paes, qui en est à son troisième mandat, tente d’attirer de nouvelles industries dans le but de faire de Rio un grand centre d’innovation.”

Depuis 2021, la ville se vend comme une destination privilégiée pour les nomades numériques. “Vous qui travaillez à domicile, venez à Rio ! ” proclame le maire. Si l’on en juge par le nombre de visas de travailleurs à distance délivrés jusqu’à présent – 700 au total – , l’opération n’a connu qu’un succès limité. Mais les autorités font valoir que les télétravailleurs peuvent aussi bien séjourner au Brésil avec un visa de touriste. En octobre, on estimait que quelque 4 000 travailleurs à distance étaient installés à Rio.

Cryptomonnaies et jeux vidéo

Les travailleurs à distance ne sont d’ailleurs que l’une des cibles de la stratégie déployée par la municipalité. “Sa dernière initiative concerne un projet de plusieurs millions de dollars visant à faire d’une zone portuaire désaffectée un centre technologique baptisé Porto MaraValley” – un jeu de mots qui accole le surnom de Rio à celui de la Silicon Valley.

Objectifs : attirer les investisseurs, mais aussi retenir les nouveaux diplômés. “Nous produisons beaucoup de science à Rio, mais ceux que nous formons s’en vont à Sao Paulo ou à l’étranger”, déplore Chicao Bulhoes, adjoint au développement économique. Au cœur de ce nouveau pôle, un campus tout neuf pour l’Institut national de mathématiques pures et appliquées (Impa).

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