Le Brésil rêve d’un TGV

Pourtant le Brésil a construit des lignes de chemin de fer dès le XIXe siècle, au temps de l’Empereur, en faisant appel au savoir-faire d’entreprises anglaises. Il y avait des gares et des voies ferrées dans tout le pays. Mais au milieu du XXe siècle, on assiste à un essor considérable du trafic routier grâce à la construction de nombreuses routes, y compris dans des régions reculées. Le lobby routier l’emporte et ce sont d’immenses flux de voitures, de camions et de bus qui sillonnent désormais le pays. Le voyage aérien reste l’apanage des plus riches. Le transport ferroviaire de personnes sur longue distance a lui quasiment disparu, mais le train existe encore !

D’abord avec les trains de banlieue – et surtout de grande banlieue à Rio et São Paulo – extrêmement fréquentés par les plus défavorisés, qui habitent loin des centres d’activités. Le train est souvent pour eux un véritable cauchemar, avec de fréquents incidents et des retards constants. Il faut dire qu’à Rio, ces derniers temps, la “mode” est au vol du métal des voies par des bandes organisées !

En 2032, un “train à haute vitesse” entre São Paulo et Rio

Le train subsiste aussi pour certains transports de marchandises. Il y a de grands projets pour étendre ce réseau et permettre notamment une meilleure évacuation des récoltes du soja cultivé dans l’intérieur des terres. Ces projets traînent, entre désorganisation et corruption, et pourtant ils seraient bien nécessaires pour éviter la noria de camions régulièrement embourbés sur des pistes aléatoires. J’ai en mémoire le long et lourd convoi de wagons qui traverse, jour et nuit, tous les quartiers Est de Curitiba à l’époque de la récolte. Ou encore l’immense train amenant le minerai de fer de Carajas jusqu’au port de São Luiz, à 900 kilomètres de là.

Il y a encore, et heureusement, quelques trains touristiques fort sympathiques dans divers coins du Brésil. À ne pas rater. En particulier celui qui va de Curitiba jusqu’à la côte en dégringolant la montagne. Magnifique et spectaculaire. Ou alors les petits trains à vapeur du Minas Gerais, une région qui a gardé une vraie culture ferroviaire. Je n’oublie évidemment pas le petit train électrique à crémaillère qui vous emmène jusqu’au sommet du Corcovado, ici, à Rio.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :