Le Brésil “sous le choc” après une tuerie dans une garderie

Un fond noir, un logo qui a perdu ses couleurs en signe de deuil, un sac à dos tombé à terre et une courte phrase : “Le Brésil n’a plus de mots”“Le Brésil sous le choc”, aurait titré un média français. Comme de nombreux journaux brésiliens, le quotidien carioca Extra relaie en une de son édition du 6 avril la vague d’émotion soulevée par la tuerie survenue la veille à Blumenau, dans le sud du pays.

Un homme de 25 ans, armé d’une hachette, a tué quatre enfants et en a blessé quatre autres mercredi 5 avril dans une garderie de cette ville de l’État de Santa Catarina. Les quatre victimes, trois garçons et une fille, étaient âgées de 5 à 7 ans.

Le suspect, qui aurait agi sous le coup d’une crise psychotique, a fui à moto après l’attaque, puis s’est rendu dans un commissariat, où il a été placé en détention. Il a agi seul, et son attaque “n’a aucun rapport avec d’autres pratiques criminelles”, a fait savoir la police civile de Santa Catarina, selon des propos rapportés par Extra.

“Une explosion de violence”

Le quotidien relève que la tuerie a été commentée sur Twitter par le président brésilien, Luiz Inácio Lula Da Silva, qui a évoqué une “monstruosité” et déploré une “tragédie inacceptable”.

Elle l’est d’autant plus qu’elle ne semble pas être un cas isolé. Selon un rapport du ministère de l’Éducation datant de décembre dernier et cité par Extra dans un autre article, 35 personnes ont perdu la vie lors de 16 attaques en milieu scolaire entre 2000 et 2022. Et le rythme de ces attaques semble s’être accéléré ces derniers mois. Le quotidien rappelle que le 27 mars, une professeure de 71 ans avait été poignardée à mort et quatre personnes blessées à Vila Sônia, dans l’État de São Paulo. Et d’août 2022 à mars 2023, neuf attaques ont fait sept morts en milieu scolaire au Brésil, soit plus d’une attaque par mois.

“Il y a clairement une explosion de violence”, a confié la chercheuse Cleo Garcia au quotidien Folha de S. Paulo. “Quand on regarde le profil des auteurs des attaques, on voit émerger un modèle : ils sont tous de sexe masculin, tiennent des propos haineux et sont misogynes.” Pour le journal, les experts estiment que les attaques contre les écoles sont le résultat de plusieurs facteurs, dont “le renforcement des discours de haine, la banalisation de la violence et l’augmentation des cas de maladie mentale à la suite de la pandémie de Covid-19”.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :