Boycott de la Coupe du monde : les leçons d’un échec

Dans cette affaire, que voulait dire être patriote ?  - Credit:ADRIAN DENNIS / AFP
Dans cette affaire, que voulait dire être patriote ? - Credit:ADRIAN DENNIS / AFP

Les passions sont le contraire de la patrie, raison pour laquelle articuler les deux est si compliqué. Quand les premières révèlent la puissance des individus, leur libre arbitre, leur tempérament, noble ou honteux, la deuxième circonscrit, canalise, uniformise, détermine ce qu'il est permis d'aimer ou de haïr, au nom de la communauté. L'engouement suscité par les victoires de l'équipe de France dément les pronostics consécutifs au choix du Qatar pour accueillir la Coupe du monde. Les audiences battent des records, jamais les joueurs n'ont été aussi aimés, et aimables, et les appels au boycott ne sont plus qu'un écho. Dans cette affaire, que voulait dire être patriote ?

Aucun honnête homme ne peut défendre le pays où se tient cet événement. De même, l'intelligence et l'humanisme le plus primitif réprouvent ce choix inepte. Cela étant, la partition jouée par des femmes et des hommes politiques depuis le début du mondial avait des airs de comédie. La stratégie consistait, comme d'habitude, à donner une leçon de morale collective, portée par des élus dont le rêve est de régner sur une communauté amish du sud de la Pennsylvanie. Tout s'est passé comme si la France avait été le sponsor de la Fifa, les Français, des membres de son conseil d'administration. Étant coupables, nous devions expier.

Le rigorisme moral à l'épreuve des faits

Ces indignations sélectives, de la part de partis dont les membres défrayent l'actualité pour des faits hautement plus graves que de [...] Lire la suite