Hanouka: l'Élysée répond aux critiques et assure "ne pas avoir organisé de cérémonie" religieuse
Tenter de désamorcer les critiques. Le grand rabbin de France Haïm Korsia a allumé ce jeudi soir à l'Élysée la première bougie de Hanouka, cette fête religieuse très suivie par la communauté juive, sous le regard d'Emmanuel Macron. Un geste critiqué par une grande partie de la gauche mais aussi du RN qui s'agace d'une "violation de la laïcité".
Nous n’avons pas organisé une cérémonie de Hanouka. Le contexte est très important", assure encore l'entourage du chef de l'État auprès de BFMTV.
"La laïcité, ça n’est pas la négation du fait religieux. C’est séparer l’action et la gestion de l’État du religieux", ajoute encore l'une de ses proches.
L'Élysée rappelle le discours de Macron lors des obsèques religieuses de Collomb
Emmanuel Macron a reçu jeudi soir le prix annuel Lord Jakobovits de la Conférence des rabbins européens qui récompense la lutte contre l'antisémitisme et la sauvegarde des libertés religieuses. Angela Merkel a reçu la même distinction en 2013, alors qu'elle était chancelière de l'Allemagne ou encore le roi d'Espagne Felipe en 2016.
Manifestement soucieuse de faire redescendre la pression dans un contexte politique tendu, deux mois après le début des attaques du Hamas contre Israël, l'Élysée rappelle la présence d'Emmanuel Macron à Lyon pour les obsèques de Gérard Collomb la semaine dernière.
Borne y voit un "signal" de "soutien" à la communauté juive
Le chef de l'État s'était fendu d'un long discours d'hommage à son ex ministre et ancien maire de Lyon dans la cathédrale Saint-Jean à Lyon. De nombreuses personnalités politiques se sont indignées de cette séquence et lui reprochent de ne pas avoir respecté le principe de laïcité et notamment la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État en France.
Élisabeth Borne a également défendu le président lors de son déplacement à Mayotte.
"On est dans une période avec une montée de l'antisémitisme qu’on ne peut pas laisser passer. Il y a différentes façons d’envoyer des messages (de soutien) à la communauté juive", a avancé la Première ministre, y voyant "un signal".
"Une erreur" pour le président du Crif
Yonathan Arfi, le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), a estimé de son côté que célébrer Hanouka à l'Éysée était "une erreur".
Si ce n'est pas la première fois qu'Emmanuel Macron reçoit des représentants des cultes à l'Élysée, la présence de responsables politiques lors d'évènements se fait traditionnellement en dehors des murs de la présidence. Le président s'est par exemple rendu à plusieurs reprises à la rupture du jeûne pour le Ramadan.