Le bouclier contre l’inflation de Leclerc a déçu ces clients mais il fallait s’y attendre

Un ticket de caisse de E. Lerclerc et sa remise du « bouclier anti-inflation« .
Twitter Un ticket de caisse de E. Lerclerc et sa remise du « bouclier anti-inflation« .

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Un ticket de caisse de E. Lerclerc et sa remise du « bouclier anti-inflation« .

INFLATION - « Nous défendons votre pouvoir d’achat », assure l’entreprise sur son site web. « Il faut garder les prix sur terre », affirme un autre slogan. Depuis l’annonce de son bouclier anti-inflation le 2 mai dernier, le géant de la grande distribution E. Leclerc se présente comme un rempart face à la hausse des prix dans l’alimentation, conséquences de mauvaises récoltes et des tarifs galopants sur le marché de l’énergie liés en partie à la guerre en Ukraine.

Au début de l’opération, le PDG Michel-Édouard Leclerc s’était déplacé lui-même sur les plateaux de télévision pour détailler cette offre visant à « choyer ses 18 millions de clients » face à la crise. « On va protéger les prix. On va faire un bouclier anti-inflation. On a commencé par 120 articles, les plus courants consommés en France. Si ces prix dépassaient, on compense sous forme de ticket (sur la carte de fidélité) », expliquait l’homme d’affaires sur BFMTV. Depuis, la mesure a été élargie à 234 produits.

Mais après le passage en caisse, la remise apparaissant tout au bas du ticket est parfois décevante, en témoignent de nombreux commentaires et photos publiés par des clients sur les réseaux sociaux au cours des dernières semaines.

« Je viens de faire mes courses à Leclerc, j’en ai eu pour plus de 167 € et sur le ticket de caisse. Je vois « BOUCLIER ANTI-INFLATION » et en dessous je vois le montant : 0,10 €. Merci Leclerc, avec vous je ne ressens pas l’inflation», tweete avec un sarcasme un client. « Les mots me manquent... La joie me submerge », ironise un autre face à une remise de 5 centimes. Une raillerie partagée plusieurs milliers de fois sur Twitter. « Que vais-je pouvoir m’acheter avec ces 3 centimes économisés grâce au bouclier anti-inflation de Leclerc ? », se demande un consommateur perplexe.

Parmi les dizaines de messages de ce type observés sur Facebook et Twitter, les remises ne dépassent guère les quelques centimes d’euros, même sur des paniers de courses conséquents de 100 ou 200 euros. Des chiffres loin de combler l’inflation dans l’alimentation, qui s’approche des 7% en juillet, selon l’Insee.

Une liste de produits très limitée

Comment expliquer ces remises jugées décevantes par certains consommateurs ? Contacté par Le HuffPost, E. Leclerc rappelle simplement sa méthode de calcul. « Les montants crédités sur la carte à chaque passage en caisse correspondent aux augmentations constatées sur les produits de la liste du bouclier anti-inflation achetés par les clients. Ils varient donc en fonction du nombre de produits concernés et des augmentations constatées sur ces produits », explique l’entreprise. Selon l’enseigne, les prix de référence ont été « constatés par huissier » au départ, puis la compensation est calculée « en temps réel » pour établir le montant des remises.

Avec une liste limitée de 234 produits « protégés », sur les dizaines de milliers de références produits d’un supermarché, il ne serait donc pas surprenant que certaines factures soient peu ou pas impactées par l’offre de remise. Il est important de noter également que cette sélection est basée davantage sur la popularité des produits (« les plus courants consommés en France », selon le PDG de l’entreprise), moins que sur leur importance dans une alimentation saine du quotidien. Par exemple, on y retrouve peu de légumes, mais de nombreux aliments transformés (cookies, chips), boissons (sodas, bière) sucrées et autres produits peu diététiques que l’on consomme surtout à l’apéro.

« Depuis le 4 mai dernier, 120 produits du bouclier ont vu leurs prix de vente augmenter. En moyenne, l’augmentation est de +4,5%. À date, près de 6 millions de porteurs de carte E.Leclerc ont bénéficié du bouclier anti-inflation », dresse E. Leclerc bilan de l’opération depuis son lancement.

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