Botulisme à Bordeaux : ce que l’on sait après la mise en examen du patron du Tchin Tchin Wine Bar

La devanture du Tchin Tchin Wine Bar, où des cas de botulisme ont été détectés en septembre 2023.
Instagram La devanture du Tchin Tchin Wine Bar, où des cas de botulisme ont été détectés en septembre 2023.

JUSTICE - L’affaire avait terni le début de la Coupe du monde de rugby en France. 16 clients d’un bar-restaurant de Bordeaux avaient été identifiés comme des « cas suspects de botulisme » par le parquet. Une femme de 32 ans est même décédée. Ce mercredi 6 décembre, le patron du bar en question, le Tchin Tchin Wine Bar, a été mis en examen.

Bordeaux : une enquête pour « homicide involontaire » ouverte après les cas de botulisme

Le botulisme est une affection neurologique rare et grave, mortelle dans 5 à 10 % des cas, provoquée par une toxine très puissante produite par une bactérie qui se développe notamment dans les aliments mal conservés, faute de stérilisation suffisante.

L’enquête ouverte en septembre a permis de mettre en évidence « divers manquements aux règles d’hygiène sanitaire par le responsable de l’établissement, notamment quant à la confection des conserves artisanales », a écrit dans un communiqué Frédérique Porterie, procureure de la République à Bordeaux.

Comme le détaille Sud-Ouest, le matériel utilisé pour mettre en bocaux les sardines suspectées d’être à l’origine de l’intoxication serait mis en cause. Il n’aurait en effet pas été adapté pour stériliser des pots contenant des aliments comme le poisson. D’ailleurs, le restaurateur aurait reconnu avoir dû jeter certains bocaux suspects, mais en avoir servi d’autres.

Lenteur administrative

C’est pourquoi le restaurateur est mis en examen pour « homicide et blessures involontaire », « mise en danger de la vie d’autrui », « non-assistance à personne en péril » et « mise en vente de denrées corrompues ou toxiques ». Le parquet précise avoir « requis son placement sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer (...) toute activité en lien avec la restauration ».

En parallèle, les investigations se poursuivent dans un autre volet qui porte sur « la prise en charge médicale des patients », a ajouté le parquet dans son communiqué. Là encore, c’est Sud-Ouest qui donne des précisions sur ce pan de l’affaire, qui s’intéresse à la lenteur du signalement de ces cas de botulisme.

En effet, une première alerte est lancée le lundi 11 septembre soit plusieurs jours après que les premiers cas d’intoxication ont été relevés. Si le CHU de Bordeaux a prévenu l’Agence régionale de Santé (ARS) dès le dimanche 10 septembre, cette dernière n’a émis l’alerte dans tous les hôpitaux de la région que le lundi soir. Le communiqué sortira mardi matin.

Mauvaise stérilisation des sardines

Des heures cruciales qui auraient peut-être sauvé la vie Maria G., qui était venue à Bordeaux le week-end du 9-10 septembre pour fêter son 32e anniversaire. Le samedi, elle s’est rendue au Tchin Tchin Wine Bar qui diffusait les matchs de rugby et aurait mangé des sardines. Très vite, elle tombe malade et va aux urgences. Elle est relâchée, le médecin ayant diagnostiqué une laryngite.

Le lundi, poursuit le journal local, elle rentre en région parisienne où elle habite mais se sent encore mal et retourne à l’hôpital. Là encore, personne ne parvient à déterminer de quoi souffre la jeune femme, l’alerte concernant les cas de botulisme n’étant pas encore sortie. Elle meurt le mardi matin, quelques heures avant que l’alerte ne soit rendue publique.

Dans Sud-Ouest, l’ARS dit avoir « respecté des principes de prudence, de veille que nous portons en expertise, tout en respectant le cadre et l’organisation dans lesquels ces événements doivent être gérés ».

À voir également sur Le HuffPost :

Voici la meilleure campagne de prévention contre ces cancers qui touchent les hommes

Le Sniper, un insecticide utilisé contre les punaises de lit et les cafards, dans le viseur des autorités sanitaires