Bordeaux : ce que l’on sait de l’agression au couteau qui a fait un mort et un blessé

Bordeaux : ce que l’on sait de l’agression au couteau qui a fait un mort et un blessé (Photo des lieux du crime à Bordeaux prise le 10 avril 2024)
PHILIPPE LOPEZ / AFP Bordeaux : ce que l’on sait de l’agression au couteau qui a fait un mort et un blessé (Photo des lieux du crime à Bordeaux prise le 10 avril 2024)

FAITS DIVERS - On en sait plus sur l’agression au couteau qui a fait un mort et un blessé à Bordeaux mercredi 10 avril. Un acte qui a mené la police a abattre l’assaillant le jour de l’Aïd el-Fitr, fête qui marque la fin du ramadan pour les musulmans pratiquants. À la lumière des premiers éléments, la piste terroriste a pour le moment été écartée.

Voici ce que l’on sait après la conférence de presse donnée par la procureure de la République, Frédérique Porterie.

• Agression mortelle près du Miroir d’eau

Mercredi vers 19h30 à Bordeaux, deux hommes qui se trouvaient sur une pelouse proche du Miroir d’eau, un site très fréquenté sur les quais de la Garonne, ont été approchés par un individu qu’ils ne connaissaient pas. Cet homme les a invectivés et leur a donné des coups de poing avant de s’éloigner. Les deux victimes, en réponse, lui ont jeté des canettes. L’agresseur est alors revenu vers eux, a sorti un couteau et les a poignardés, l’un d’eux mortellement.

Un témoin a alerté la police et une équipe arrivée sur place, près du pont de pierre, à quelques centaines de mètres du lieu de l’agression, a « demandé au mis en cause de lancer son arme à plusieurs reprises », a indiqué la procureure.

« Quand ce dernier a changé de direction et s’est dirigé vers eux, couteau en main avec une attitude menaçante, le policier a fait usage de son arme », un fusil d’assaut HK G36, « pour neutraliser l’agresseur ». Le décès a été constaté peu après, vers 20h10.

• Le suspect a reproché la consommation d’alcool le jour de l’Aïd

Cette agression est consécutive à un différend sur la consommation d’alcool entre les victimes et l’assaillant, a confirmé la procureure de la République. Selon le témoignage qu’elle a recueilli auprès du rescapé, l’auteur des coups de couteau leur a reproché de boire de l’alcool « alors que c’était l’Aïd ».

Plus tôt dans la soirée dans la même zone, le suspect avait également « pris à partie » deux autres individus « parce qu’ils buvaient du rosé un jour d’Aïd », les frappant, puis « exhibant un couteau » avant de continuer son chemin, a ajouté Frédérique Porterie, sur la base de nouveaux témoignages recueillis jeudi après-midi.

« Aucun élément ne milite en faveur d’une attaque à caractère terroriste », a dit la magistrate, précisant que les auditions et investigations se poursuivent. Elle précise toutefois que « le PNAT (parquet national antiterroriste) reste en position d’évaluation tant que toute la lumière ne sera pas faite sur les mobiles exacts » du suspect.

• Les victimes originaires d’Algérie, le suspect d’Afghanistan

Les deux victimes sont originaires de Kaous, un village dans le nord-est de l’Algérie. L’une était sans domicile fixe, l’autre hébergée par une association d’aide aux migrants.

L’un des deux hommes, âgé de 37 ans, est décédé de neuf plaies d’arme blanche, dont quatre dans la paroi thoracique. Le deuxième, âgé de 26 ans, présente trois plaies d’arme blanche, mais ses jours ne sont plus en danger, selon la magistrate.

L’auteur des faits, quant à lui, serait d’origine afghane, enregistré en Europe comme demandeur d’asile et âgé de 25 ans, mais son identification est toujours en cours.

• Deux enquêtes ouvertes

Deux enquêtes ont été ouvertes, l’une pour « meurtre » et « tentative de meurtre », l’autre pour examiner les circonstances dans lesquelles le tir policier a été réalisé.

Selon la procureure, qui a confié cette deuxième enquête à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), l’état de légitime défense est « envisagé » au vu des premiers éléments recueillis.

« Les témoignages concordants » de plusieurs personnes entendues par les enquêteurs, « permettent d’établir » que le policier a tiré après avoir fait « les sommations d’usages », a précisé la magistrate.

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