Booba mis en examen pour cyberharcèlement contre Magali Berdah après ses attaques sur les réseaux sociaux

Booba, ici en 2019, a été mis en examen le 2 octobre 2023.
David Wolff - Patrick / Redferns Booba, ici en 2019, a été mis en examen le 2 octobre 2023.

JUSTICE - Dans la foulée de son passage devant un juge d’instruction à Paris, le rappeur Booba a été mis en examen ce lundi 2 octobre pour cyberharcèlement à l’encontre de Magali Berdah, a révélé Le Parisien. Une information confirmée de source proche du dossier à l’AFP.

Dans le détail, Booba, âgé de 46 ans, a été mis en examen pour harcèlement moral en ligne aggravé et placé sous contrôle judiciaire, ont indiqué des sources proches du dossier à l’AFP, confirmées par le parquet de Paris. L’artiste a en outre été placé sous le statut de témoin assisté des faits de menaces de mort et de recel, précise Le Parisien.

« Cette décision, attendue depuis des mois, est une immense victoire pour Magali Berdah », ont réagi les avocats de cette dernière dans un communiqué transmis à l’AFP. « Elle constitue aussi un signal puissant adressé à tous les valets de la haine qui sévissent sous pseudonyme sur les réseaux sociaux », ont poursuivi maîtres Antonin Gravelin-Rodriguez, Rachel-Flore Pardo et David-Olivier Kaminski.

En croisade contre les « influvoleurs »

Aux côtés d’un collectif « d’aide aux victimes d’influenceurs », Booba s’est lancé depuis des mois dans une croisade contre ceux qu’il appelle les « influvoleurs », dénonçant de multiples arnaques aux dépens des internautes qui suivent les influenceurs et les recommandations de ces derniers. Dans sa ligne de mire depuis mai 2022 : Magali Berdah, cible d’attaques personnelles et de vidéos non sourcées. La patronne de l’agence d’influenceurs Shauna Events a porté plainte à plusieurs reprises.

C’est dans ce cadre que le rappeur de 46 ans a été interrogé ce lundi. Après son audition, Booba avait très vite publié sur ses réseaux sociaux. « Je sors du tribunal, interrogé sur des faits de menaces de mort, de cyberharcèlement et de recel de bien », avait-il relaté. « Comme vous le voyez je suis en liberté, tout va bien. La piraterie n’est jamais finie », avait-il également tancé. Face à la femme d’affaires de 41 ans, lui se présente comme un « lanceur d’alerte » cherchant à s’opposer aux « influvoleurs ».

Il faut dire qu’au-delà de la haine qu’elles engendrent, certaines des publications du rappeur ont rencontré un large écho. En avril par exemple, deux parlementaires ont signalé à la justice des faits reprochés à l’influenceur Dylan Thiry, qui avaient été dénoncés dans des vidéos publiées par Booba.

Une manière qui pose question

Des publications qui alimentent un plus large débat sur le secteur des influenceurs, pour lequel le Parlement a voté une régulation en juin. Sauf que la manière de faire de Booba pose question jusque devant la justice. Car le rappeur use d’attaques personnelles et de vidéos non sourcées, notamment à l’encontre de Magali Berdah depuis mai 2022.

Dans la foulée de tweets virulents, cette dernière avait déposé une première plainte, suivie de dizaines d’autres. Ouverte en 2022, l’enquête a été confiée à un juge d’instruction à l’été 2023. Lors de l’enquête préliminaire menée par le Pôle national de la lutte contre la haine en ligne (PNLH), Booba n’avait pas honoré sa convocation.

C’était donc la première fois que le « Duc de Boulogne », originaire des Hauts-de-Seine mais qui vit la majeure partie de l’année aux Etats-Unis, était entendu par la justice dans ce dossier.

Devant le juge, Booba a clamé son innocence, selon Le Parisien qui a eu accès au compte-rendu de l’interrogatoire :« Je souhaite surtout m’expliquer sur ce que j’estime être un tissu de mensonges. On m’accuse de menaces de mort, ce n’est pas du tout le cas, je n’ai du tout eu l’intention d’atteindre Magali Berdah dans sa santé ou sa vie, en aucune manière. »

« Quand je tweete, je m’exprime à titre personnel. Ce qu’il se passe après‚ je n’estime pas en être responsable. Je ne contrôle pas l’effet boule de neige », aurait-il ajouté. « Quand je fais ça, je ne pense pas à dégrader ses conditions de vie, ce que je fais, c’est léger, oui il y a quelques tweets taquins, pour moi c’était pas grave, c’est plus de l’humour, de la taquinerie. »

Outre l’instruction visant Booba, 28 personnes doivent être jugées entre novembre et janvier devant le tribunal correctionnel de Paris pour cyberharcèlement aggravé, menaces de mort ou encore menaces de crime à l’encontre de Magali Berdah. Leur sont reprochés des messages tels que « On va te brûler », « Va mourir salope » ou encore « Je vais t’violer salope » sur les réseaux sociaux.

Magali Berdah également dans le viseur de la justice

L’infraction de cyberharcèlement a été créée par une loi de 2018. Elle peut être constituée dès lors que plusieurs personnes s’en prenant à une même victime savent que leurs propos ou comportements caractérisent une répétition, sans que chacune de ces personnes ait agi de façon répétée ou concertée.

Magali Berdah a également déposé plainte en avril contre le réseau social X (anciennement Twitter) pour complicité de cyberharcèlement.

De son côté, la femme d’affaires est visée par une enquête préliminaire, après une plainte contre X déposée par Booba. Ce dernier l’accuse de pratiques commerciales trompeuses avec Shauna Events. Le parquet de Grasse avait ouvert une enquête préliminaire en septembre 2022, puis a indiqué lundi s’être dessaisi au profit de celui de Paris.

Dans une autre affaire, où les faits reprochés sont antérieurs à la création de son agence en ligne, elle sera jugée en décembre à Cannes pour « banqueroute et blanchiment », a indiqué une source judiciaire, confirmant des éléments parus dans la presse ce lundi 2 octobre également.

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