Booba contre Magali Berdah : on vous résume la guerre qui les oppose

Collage photos Booba et Magali Berdah
Photo by David Wolff - Patrick/Redferns//Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP Collage photos Booba et Magali Berdah

Photo by David Wolff - Patrick/Redferns//Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP

On vous explique la guerre entre le rappeur Booba et Magali Berdah

POLÉMIQUE - Des réseaux sociaux aux tribunaux, la folle guerre de Booba contre la papesse des influenceurs Magali Berdah s’est rapidement enflammée. La justice a ouvert le 6 septembre une enquête pour « pratiques commerciales trompeuses » contre Shauna Events, l’agence d’influenceurs de Magali Berdah, la plus grande en France, à la suite d’une plainte formulée par le rappeur Booba.

La principale intéressée doit donner une conférence de presse ce mercredi 14 septembre pour donner sa version des faits, alors qu’elle a été mise en cause dans un numéro de Complément d’enquête diffusé sur France 2 dimanche.

Entre reportage à charge, dépôt de plainte, cyberharcèlement, fermeture de comptes Instagram et sombre histoire de montres bas de gamme, Le HuffPost vous résume cette affaire qui s’est transformée en feuilleton judiciaire.

La montre de la discorde

Au commencement était une montre, soupçonnée d’être une reproduction. En décembre 2021, comme le rappelle Franceinfo, l’influenceur Marc Blata s’en prend au rappeur Booba et l’accuse d’avoir porté lors d’un shooting une fausse montre de la maison d’horlogerie de luxe Richard Mille. En représailles, le « Duc de Boulogne », tente de faire la lumière sur le business de cryptomonnaies et de trading de son accusateur, car c’est ainsi qu’il alimente son train de vie à Dubaï.

Ce business consiste à pousser ses millions de followers sur les réseaux sociaux à utiliser ses services d’investissement en cryptomonnaies, moyennant la somme de 500 euros. Si cela n’est pas illégal en soi, selon Booba, les investisseurs novices finissent toutefois par perdre tous leurs placements.

La naissance d’un lanceur d’alerte

Dans ses enquêtes sur l’influenceur, Booba se rend compte qu’il n’est pas le seul à user de techniques parfois douteuses pour pousser sa communauté à consommer des produits bas de gamme achetés plusieurs fois leur prix d’origine.

L’artiste, qui se définit comme « lanceur d’alerte » accuse en effet de nombreux candidats de téléréalité, comme Maëva Ghennam, Dylan Thiry, Sarah Fraisou ou encore Marc Blata, d’escroquer leurs abonnés sur les réseaux sociaux. « Leur délire là, le drop-shipping [système de vente qui permet aux influenceurs de vendre des produits sans avoir à les acheter, NDLR], c’est révoltant. Et moi, parce que j’ai de l’impact et que je suis suivi sur les réseaux, c’est ma mission de le dénoncer », a-t-il confié au quotidien Libération, dans une interview parue le 28 juillet.

Il se concentre alors sur une personne en particulier qui n’est autre que l’agente d’influenceurs la plus puissante de milieu, Magali Berdah. La guerre est déclarée.

Magali Berdah réplique, les réseaux sociaux de Booba suspendus

Bien décidé à mettre au jour des techniques qu’il pense frauduleuses et illégales, Booba a aussi lancé une campagne sur les réseaux sociaux contre l’influenceuse en l’interpellant directement.

Finalement, la quadragénaire, que le rappeur décrit comme « la reine de la futilité », a porté plainte pour harcèlement contre lui et a obtenu l’ouverture d’une enquête. Elle a été ouverte au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) du parquet de Paris depuis le 1er juin, notamment pour menace de mort, harcèlement par un moyen de communication électronique et injure publique à raison de l’origine et du sexe.

Dans un communiqué mi-juillet, Magali Berdah accusait Booba de la cibler sur les réseaux sociaux depuis plusieurs mois « par des publications mensongères et humiliantes ». « Depuis, je subis un harcèlement en ligne de masse », avec des milliers de messages quotidiens, confiait-elle. Et sur Instagram fin juillet, quelques jours après la publication de l’interview de Booba, elle a indiqué avoir reçu « 69687 menaces et insultes » en ligne en l’espace de deux mois et demi.

PARIS, FRANCE - JUNE 01:  Booba performs at We Love Green Festival on June 1, 2019 in Paris, France.  (Photo by David Wolff - Patrick/Redferns)
David Wolff - Patrick / Redferns PARIS, FRANCE - JUNE 01: Booba performs at We Love Green Festival on June 1, 2019 in Paris, France. (Photo by David Wolff - Patrick/Redferns)

David Wolff - Patrick / Redferns

Booba à We Love Green, en 2019.

«  La stature de lanceur d’alerte qu’est en train de s’édifier Booba ne sert qu’à masquer ses sombres penchants pour le cyberharcèlement », a dénoncé dans le média une source proche de Magali Berdah.

Booba passe à la vitesse supérieure, direction la justice

C’est dans ce contexte et dans de multiples signalements que Booba a vu son compte Instagram être désactivé : c’est la justice qui a ordonné la suppression du compte Instagram du rappeur (« @OKLM ») ainsi que de son compte Twitter (@booba), qui a été temporairement désactivé.

Booba a ensuite rapidement ouvert un nouveau compte Instagram (« @elieyaffaofficiel ») et fait appel au juge des référés pour demander l’annulation de cette décision de justice. Le tribunal correctionnel de Marseille doit donner son délibéré dans cette affaire le 3 octobre.

Mais le rappeur, qui vit à Miami, n’en a été que plus déterminé dans sa croisade. « Ils ont voulu me détruire, notamment Magali Berdah, en signalant massivement mes comptes pour les faire fermer, mais c’est moi qui vais les détruire. Judiciairement, j’entends », avait-il assuré dans les colonnes de Libération.

Après avoir lancé le hashtag #influvoleurs, le « Duc » a ouvert la boîte mail « Influvoleurs2022 ». Il a alors entrepris de recenser des témoignages et plaintes de personnes qui disent avoir été arnaquées. « C’est déjà bien avancé, on a des centaines de cas, des jeunes, des mères de famille. C’est du solide, il y a du gros », a-t-il affirmé, précisant qu’il avait lancé des actions en justice.

Ceci avant d’interpeller le gouvernement. « Maintenant, il faut que les autorités réagissent, moi je ne suis pas le ministre des fraudes », a-t-il appelé.

L’avocat du « Duc » porte plainte contre Shauna Events

Marc Blata et Shauna Events, ont par la suite fait l’objet de deux signalements auprès de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. L’avocat du rappeur, Maître Klugman, a également déposé deux plaintes contre Shauna Events et contre X, pour « pratiques commerciales trompeuses » et « escroquerie en bande organisée ».

Toutefois, selon le parquet de Grasse, l’enquête n’a été ouverte, au vu des éléments de la plainte, que pour la première qualification.

Selon les plaintes consultées par l’AFP, « il apparaît un système d’escroquerie complexe et organisé, centralisé par la société Shauna Events », un « système alimenté par la passivité des réseaux sociaux et particulièrement Instagram et Snapchat utilisés par les influenceurs pour promouvoir les arnaques ».

Un Complément d’enquête et une tendinite au bras

C’est avec toutes ses affaires en cours qu’un docu-enquête sur les influenceurs et leurs pratiques douteuses a fait le bonheur de Booba. Dimanche 11 septembre, France 2 a diffusé un numéro de Complément d’enquête qui a voulu révéler « le vrai business des influenceurs ».

Les internautes et Booba ont d’ailleurs grandement salué la pugnacité du journaliste Tristan Waleckx... Face notamment à Magali Berdah, dans une séquence qui a fait énormément réagir, où elle explique son besoin de porter une montre connectée par « une tendinite au bras ».

Dans l’émission Complément d’enquête sur France 2, Magalie Berdah, célèbre agent d’influenceurs avait prononcé une phrase maladroite et rapidement tournée en dérision sur les réseaux sociaux.
Capture d’écran Twitter Dans l’émission Complément d’enquête sur France 2, Magalie Berdah, célèbre agent d’influenceurs avait prononcé une phrase maladroite et rapidement tournée en dérision sur les réseaux sociaux.

Capture d’écran Twitter

Dans l’émission Complément d’enquête sur France 2, Magalie Berdah, célèbre agent d’influenceurs avait prononcé une phrase maladroite et rapidement tournée en dérision sur les réseaux sociaux.

Selon France 2, ce Complément d’enquête a battu un record, avec 372 000 visionnages en 24h sur la plateforme france.tv. « Ce n’était tout simplement jamais arrivé dans l’histoire de France Télévisions, tous programmes confondus », s’est ébahi sur Twitter Tristan Waleckx mardi 13 septembre.

L’appel à l’aide de Magali Berdah à la justice

Mais à côté de cela, mardi 13 septembre, Magali Berdah lance un appel à l’aide à la justice pour faire cesser le cyberharcèlement.

« Cela fait quatre mois que je vis ça. Est-ce qu’on peut se rendre compte qu’on est en train de mettre à mort une femme ? J’ai supplié Booba d’arrêter ses tweets horribles sur mon physique, ma fille, mon frère, mon père… J’ai des appels au viol, au meurtre, à la décapitation. Il m’a répondu : au plus tu agonises, au plus ça m’excite. », a-t-elle déclaré auprès de Nice Matin.

Elle dit également « supplier » que la justice la reçoive. « Condamnez-moi ou innocentez-moi, mais que cela cesse », appelle-t-elle.

Ce mercredi à 10 heures, elle doit donner une conférence de presse à Paris en présence de ses avocats pour dévoiler « tous les éléments de l’affaire de cyberharcèlement ».

À voir également sur Le HuffPost : Au Stade de France, Booba fait chanter sa petite fille Luna

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