"La bonne crise d'angoisse avant Noël": pour les natalophobes, les fêtes peuvent être source de stress

Pour beaucoup, Noël est synonyme de sourires, de retrouvailles et de partage, avec son univers coloré et son cortège de décorations, de films et de chansons. Pour d'autres, c'est tout le contraire: les fêtes de fin d'année forment une période délicate à traverser.

Les natalophobes, comme on les appelle, souffrent d'une "peur irrationnelle et incontrôlable des fêtes de fin d’année et leurs symboles", relate Zoé Hérard, psychologue, sur son site Internet.

En 2022, d'après un sondage Ipsos relayé par Nice-Matin, 44 % des parents de jeunes enfants et 39 % des femmes déclaraient être angoissés par les fêtes de fin d’année.

"Je hais les fêtes"

Sur les réseaux sociaux, les témoignages de mal-être ne sont pas rares non plus cette année. "La bonne crise d'angoisse avant Noël", écrit une internaute. "Noël, c’est une période que j’adore, mais qui m’angoisse tellement et je ne comprends pas pourquoi", s'étonne une autre.

Ce n'est pas pour autant un phénomène nouveau. Et il ne touche pas que les plus jeunes. L'Institut national de l'audiovisuel (Ina) le rappelle, Alain Delon n'était pas particulièrement friand de Noël.

"Je n’aime pas vraiment les fêtes. Comme disait Édith Piaf, je hais les dimanches. Moi, je hais les fêtes", avait reconnu l'acteur en 1989.

Course aux cadeaux, débats de famille houleux...

Les causes de stress peuvent être multiples. Elles découlent souvent de la pression sociale ressentie avant le jour J. Ainsi, certains vivent mal la course aux cadeaux de Noël et l'injonction à faire plaisir à la personne qui le reçoit. D'autres sont confrontés au casse-tête du menu, avec un mets qui doit correspondre à tout le monde. D'autant que cette année, l'inflation a grandement contraint les porte-monnaie.

Le jour de Noël, viennent ensuite les réunions de famille et, parfois, les sujets qui fâchent. Qu'ils soient personnels (situation professionnelle, célibat, enfants, etc.) ou en lien avec l'actualité.

Mais la natalophobie peut tout aussi bien naître d'une situation inverse, avec une absence de famille et une peur de la solitude pour le réveillon, qui peut se superposer à une dépression saisonnière.

"Les réseaux sociaux n’y sont pas pour rien. Les photos des moments idylliques en famille, les cadeaux, les publications de convivialité à outrance, ont un impact sur le ressenti de chacun", insiste la psychologue Zoé Hérard. "Le bonheur, en trop grande quantité autour de soi, lorsqu’on ne se sent pas toujours bien, peut générer un décalage encore plus grand entre les attentes et la réalité."

Les fêtes de fin d'année, ajoute Santé Magazine, peuvent raviver "le souvenir d'un deuil, ou de tout autre événement traumatique associé à cette période". La simple vue d'un sapin ou d'un père Noël peut jouer le rôle de déclencheur

Des conséquences sur le corps

Et la natalophobie n'est pas sans conséquences sur la santé. Roger Fiammetti, ostéopathe cité par l'Ina, assure que "le corps exprime à travers des troubles psychosomatiques, comme les angines, les angoisses qui remontent à la surface, les torticolis, des sciatiques. Le corps souffre et exprime de manière très physique le mal-être ressenti". Des troubles digestifs peuvent aussi apparaître.

Pour s'en protéger, Passeport Santé conseille d'"éviter les sentiments négatifs liés aux fêtes de fin d'année" et "de ne pas trop en attendre": "Il faut 'désacraliser' et 'désidéaliser' Noël".

La pensée positive et la méditation peuvent aussi s'avérer utiles, contrairement à l'isolement et la consommation excessive d'alcool. Si l'angoisse persiste, il est conseillé de consulter un médecin généraliste ou un spécialiste.

Article original publié sur BFMTV.com