Bocuse, la disparition d'un "génie culinaire"

Le chef Paul Bocuse est mort samedi 20 janvier 2018, à l'âge de 92 ans, à Collonges-au-Mont-d'Or, près de Lyon (France). Il souffrait depuis plusieurs années de la maladie de Parkinson. Il est "parti paisiblement" pendant sa sieste matinale dans cette auberge dont il avait fait un haut-lieu de la cuisine française, a confié un proche. Bocuse avait commencé, en 1946, comme apprenti dans le restaurant trois étoiles lyonnais de la mère Brazier. Il a quitté la scène avec le label de "pape" de la gastronomie française, et une réputation mondiale. Le président français, Emmanuel Macron, a rendu hommage au "génie culinaire" de celui qu'on surnommait "Monsieur Paul". Dans un communiqué, il a salué la mémoire d'un "maître incontesté et généreux, alliant l’exigence la plus grande et l’humanité la plus simple. Il restera aussi et surtout une œuvre, faite de recettes, de savoir-faire, de produits et de saveurs." L'ancien Premier ministre et maire de Bordeaux Alain Juppé a lui, évoqué la "disparition d'un trésor national." Paul Bocuse avait, pour la première fois, obtenu les fameuses trois étoiles du Guide Michelin en 1965. Il les a conservées sans discontinuer jusqu'à aujourd'hui. Une longévité exceptionnelle que le célèbre Guide a, lui aussi, tenu à célébrer, en ces termes : "Le cuisinier du siècle nous a quittés. Nous nous associons à la douleur de ses proches." "C'est un monument de la cuisine", a, pour sa part, déclaré Régis Marcon, un chef triplement étoilé de Haute-Loire qui avait remporté en 1995 le Bocuse d'Or, un concours international créé par Bocuse. "La vie peut s'arrêter à chaque seconde. Alors il faut travailler comme si on allait mourir à 100 ans et vivre comme si on devait mourir demain", avait un jour déclaré Paul Bocuse. Mort donc, à trois semaines de ses 92 ans.