Blocages des agriculteurs : les transporteurs routiers réclament des aides en raison d’une baisse d’activité

Gendarmes check the load of a truck arriving at Rungis wholesale food market, southern Paris, in Rungis on January 28, 2024. Farmers from the Lot-et-Garonne region, one of the hotspots of the protest movement, have already announced their intention to blockade the massive Rungis wholesale food market south of the capital. French farmers are furious at what they say is a squeeze on purchase prices for produce by supermarket and industrial buyers, as well as complex environmental regulations. (Photo by JULIEN DE ROSA / AFP)

ECONOMIE - Une victime collatérale qui crie à l’aide. Déjà en grande difficulté avant le début de la crise agricole, les transporteurs routiers souffrent des blocages décidés depuis quelques jours par les agriculteurs. En conséquence, ils ont demandé ce mercredi 31 janvier à l’exécutif des « mesures de soutien à très court terme » pour des entreprises « exsangues ».

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« Nos entreprises subissent des blocages inacceptables de leur activité, tant sur les axes routiers que sur les sites logistiques et autour des places portuaires et aéroportuaires », a décrit dans un communiqué l’Union des Entreprises de Transport et de Logistique de France (Union TLF). L’organisation alerte sur « les conséquences dramatiques de cette situation qui n’a que trop duré ».

Des milliers de camions arrêtés, plusieurs vidés

Les blocages des agriculteurs en colère ont mis à l’arrêt des milliers de camions en France, et provoqué de nombreux retards et frais supplémentaires chez les transporteurs.

« Nous reconnaissons l’importance des revendications des agriculteurs qui sont, eux aussi, essentiels pour notre pays. Toutefois, nous exigeons la liberté effective de circulation des transporteurs et la sécurité des personnes et des biens dans les meilleurs délais », soulignent le représentant des transporteurs.

Jean-Marc Rivera, patron de l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), une autre fédération patronale du secteur, a lui dénoncé les vérifications de chargement effectuées par des manifestants, notamment dans les camions frigorifiques. Plusieurs camions étrangers ont été arrêtés dans la nuit de jeudi à vendredi sur la nationale 7 près de Montélimar (Drôme), bloquée par les tracteurs. Des manifestants en ont fait autant pour les autoroutes et également vidé des camions transportant des produits étrangers. « On ne peut pas s’autoriser à menacer les conducteurs. Ça reste une limite à ne pas franchir », a-t-il souligné.

Quelles aides possibles ?

Union-TLF demande des mesures de soutien « à très court terme », comme l’étalement d’échéances fiscales et sociales, des exonérations de cotisations sur les heures de travail engendrées par les blocages et le prolongement des délais de remboursement des prêts garantis par l’État.

Pour l’OTRE, la priorité est de demander « des mesures financières compensatoires car nous sommes victimes d’une situation qu’on n’a pas voulue », d’après Jean-Marc Rivera. Il demande surtout le maintien d’une fiscalité avantageuse sur le gazole, avec le prolongement du remboursement partiel de la TICPE en 2025.

Au-delà de ces mesures immédiates, le secteur du transport demande « un accompagnement spécifique pour réussir la réindustrialisation (du) pays et sa relance économique », selon l’Union TLF. « Comme le monde agricole, il ne peut plus être la variable d’ajustement des politiques fiscales des pouvoirs publics », souligne les transporteurs, demandant « l’arrêt de tout projet de nouvelles taxes, que ce soit au niveau national (TICPE) ou régional (Ecotaxe) ».

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