« Blake et Mortimer » : « Les dessinateurs avant moi avaient tout édulcoré »
C'est une rencontre tellement évidente et attendue qu'on n'osait plus l'espérer. Celle entre les deux gentlemen Blake et Mortimer, créés par Edgar P. Jacobs pour Le Journal Tintin en 1946, et Floc'h, le dessinateur et illustrateur culte, qui réinventa la ligne claire à la fin des années 1970 avec son ex-compère, le romancier François Rivière (ils sont désormais fâchés), avant de s'éloigner progressivement de la bande dessinée.
Floc'h s'était en effet consacré ces dernières années, pour l'essentiel, à ses splendides affiches réalisées pour les films d'Alain Resnais ou de Woody Allen, ainsi qu'à des projets plus intimes, à l'image de son très réussi La Femme de ma vie, où il rendait hommage à sa compagne en convoquant de vieux complices (Sacha Guitry, Hermann Hesse…).
Il s'agit donc d'un retour fracassant dans le paysage du 9e art depuis La Trilogie du Blitz, publié à la fin des années 2000. Floc'h, 70 ans, dont la parole est rare, s'est longuement confié sur son choix de céder enfin aux sollicitations pour une reprise de Blake et Mortimer, à la condition de livrer sa propre version des héros de Jacobs. Dans L'Art de la guerre, que Floc'h cosigne avec les scénaristes Jean-Luc Fromental et José-Louis Boquet, les deux serviteurs de sa gracieuse Majesté sont envoyés dans le New York des années 1950, à la veille d'une assemblée décisive aux Nations unies autour de la paix. Mais bien sûr, leur Némésis, Olrik, va refaire surface pour tenter de gâcher ces belles inte [...] Lire la suite