En Birmanie, l’ex-dirigeante Aung San Suu Kyi partiellement graciée par la junte de Myanmar, mais...

La grâce concerne 5 des 19 condamnations contre la prix Nobel de la paix, et la junte n’a pas précisé si elle serait libérée ou non de son assignation à résidence.

La clémence de la junte birmane ne sera pas totale. L’ex-dirigeante Aung San Suu Kyi, détenue depuis le coup d’État militaire de 2021 en Birmanie, a bénéficié d’une grâce partielle dans le cadre d’une amnistie de la junte concernant plus de 7 000 prisonniers, à l’occasion du carême bouddhiste, ont annoncé ce mardi 1er août les médias d’État.

Cette grâce concerne cinq des 19 condamnations contre elle et « sa peine a été réduite de six ans », a déclaré le porte-parole de la junte, sans préciser si cela permettrait sa libération.

« Le président du Conseil d’administration de l’État a gracié Daw Aung San Suu Kyi, qui a été condamnée par les tribunaux compétents, en vertu de la loi sur les droits de l’homme », a annoncé le journal télévisé.

Amnistie fréquente lors des fêtes bouddhistes

Aung San Suu Kyi a été condamnée à 33 ans de prison pour une série de chefs d’accusation, dont la corruption, la possession de talkies-walkies illégaux et le non-respect des restrictions relatives au Covid.

Une source a déclaré à l’agence Reuters que Aung Suu Kyi ainsi que l’ancien président Win Myint, aussi gracié, resteraient tous deux en détention. « Elle ne sera pas libérée de son assignation à résidence », a affirmé cette source qui a refusé d’être identifiée en raison du caractère sensible de la question.

La fille du héros de l’indépendance du Myanmar, a été assignée à résidence pour la première fois en 1989, après d’immenses manifestations contre des décennies de régime militaire.

En 1991, elle a reçu le prix Nobel de la paix pour sa campagne en faveur de la démocratie, mais n’a été totalement libérée de son assignation à résidence qu’en 2010. Elle a remporté les élections de 2015, organisées dans le cadre de réformes militaires provisoires, et son parti a remporté les prochaines élections en novembre 2020.

Elle n’a été vue qu’une seule fois depuis qu’elle a été arrêtée après le putsch du 1er février 2021, sur des photos de mauvaise qualité prises par les médias d’Etat dans une salle d’audience d’un tribunal de Naypyidaw, la capitale construite dans la jungle par l’armée.

Le coup d’État a plongé ce pays d’Asie du Sud-Est dans un conflit qui a entraîné le déplacement de plus d’un million de personnes, selon les Nations unies.

La semaine dernière, Aung San Suu Kyi a été transférée de sa cellule de prison à un bâtiment gouvernemental, selon un représentant de son parti politique. La Birmanie accorde fréquemment l’amnistie à des milliers de prisonniers pour célébrer des fêtes bouddhistes.

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