Le biochar, «l’or noir» de Jean Jouzel

C’est une poudre noire « magique » qui sort des usines de NetZero à Nkongsamba, au Cameroun. Près de cette ville verdoyante de 100 000 âmes, la jeune start-up française récupère les déchets agricoles des cultures de café pour les transformer en biochar. Ce matériau, méconnu en France, a le vent en poupe depuis que les membres du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) l’ont classé en 2018 dans les technologies dites d’« émissions négatives ». Des dizaines d’études ont en effet montré qu’il présentait de nombreux avantages pour la planète, notamment l’amendement des sols, la fertilisation des cultures, et surtout, la séquestration du carbone.

Séduit, le célèbre climatologue Jean Jouzel s'est lancé dans l’aventure de NetZero avec un ancien du Boston Consulting Group, Axel Reinaud et son jeune fils, Olivier, étudiant en école de commerce. « Je connais la famille Reinaud depuis plus de 20 ans et le père d’Axel était déjà un pionnier du biochar », confie-t-il. Guy Reinaud, décédé il y a peu, savait que le biochar était un matériau incroyable. En 1992, peu avant le premier sommet sur le climat de Rio (COP1), il avait tout plaqué pour monter une ONG dédiée à la protection des forêts tropicales, notamment au Brésil où la déforestation fait rage. Trente ans après, Axel Reinaud a trouvé un moyen de commercialiser l’« or noir » de son père. Il est passé au stade industriel. Et a même séduit Elon Musk.


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