"Pas les bienvenus": le préfet de l'Hérault retire un tweet polémique sur les SDF étrangers

Le tweet, visant plus spécifiquement les ressortissants marocains et algériens, a choqué bon nombre d'associations et défenseurs des migrants.

Il n'aura fallu que deux heures avant que la publication disparaisse. Après avoir publié un tweet sur le renforcement de la lutte contre la délinquance chez les SDF étrangers visant en particulier les "Algériens et Marocains", le préfet de l'Hérault, Hugues Moutouh, a finalement rétropédalé et supprimé son message face à la réaction de nombreux internautes.

Alors qu'il évoquait 104 gardes à vue de délinquants SDF étrangers en deux mois, ses propos ont été perçus comme stigmatisants: plus précisément, c'est la conclusion du tweet qui pose question, puisqu'elle semble relever davantage d'un positionnement politique personnel.

"Ils ne sont pas les bienvenus", avait en effet écrit le préfet Hugues Moutouh, jeudi après-midi.

"On jette en pâture, on déshumanise"

Faute d'avoir été effacé plus rapidement, le message a suscité une levée de boucliers parmi les associations et collectifs venant en aide aux migrants. Auprès de nos confrères de France 3, l'avocate de la Ligue des Droits de l'Homme à Montpellier Sophie Mazas dénonce l'absence de "neutralité" nécessaires aux fonctions de préfet.

"Ce qui est choquant, c’est qu’il arrive à déshumaniser, en si peu de mots, des réfugiés et des personnes sans domicile fixe. C’est vraiment choisir le bouc émissaire, celui qui est à la rue et qui a une gueule de métèque. On jette en pâture, on déshumanise, comme si ces gens étaient le fléau principal", dénonce l'avocate.

Récupération de l'extrême droite

Certaines personnalités politiques situées à gauche de l'échiquier ont également réagi au tweet d'Hugues Moutouh, pointant du doigt des mots déplacés.

À l'extrême droite, le tweet a au contraire été récupéré afin de dénoncer une "censure" étatique, plusieurs personnalités préférant louer le "courage" d'Hugues Moutouh.

"Bravo au préfet qui a dit la vérité, avant de supprimer sa publication. Sans doute la vérité fait-elle peur à sa hiérarchie", a de son côté tweeté le chef de Reconquête, Eric Zemmour.

Article original publié sur BFMTV.com

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