Villers-Cotterêts : nous avons visité le « Château Macron » !

Pour gagner à pied la Cité internationale de la langue française depuis la gare de Villers-Cotterêts, il faut passer devant la maison d'Alexandre Dumas puis devant la mairie de la petite ville, aux mains du Rassemblement national depuis 2014 et au cœur d'un département frappé par l'un des plus forts taux d'illettrisme de l'Hexagone. Un trajet qui dit tout de l'ambivalence de cette enclave des Hauts-de-France, à la fois si proche et si proche et si éloignée de la capitale. Terre de faste littéraire où tant d'écrivains – Paul Claudel à Villeneuve-sur-Fère, Racine à La Ferté-Milon, Rousseau à Ermenonville – ont laissé leur empreinte, la région est depuis de longues années frappée par le chômage et la désindustrialisation.

À Villers-Cotterêts, l'entrée du château se trouve en pleine ville, donnant accès à un domaine de 23 000 mètres carrés qui ouvre à son autre extrémité sur la splendide forêt de Retz. Le 25 août 1539, alors que François I^er, qui raffole du lieu, s'y trouve en villégiature, Guillaume Poyet, son chancelier, lui soumet une ordonnance imposant l'usage de l'écrit dans les actes administratifs et les décisions de justice. Mais pour passer d'un droit coutumier à l'instauration d'archives et de registres écrits, encore faut-il choisir une langue comprise de tous. Or le latin abâtardi que baragouinent les édiles du royaume est source de malentendus. Le roi lettré choisit donc d'imposer le français (globalement parlé et décliné en différents patois au n [...] Lire la suite