"On a tout bien fait": l'organisation de "Kohlantess" s'estime "lâchée" par le ministère de la Justice

L'épreuve de karting dans la cour de la prison de Fresnes lors de Kohlantess - Youtube Djibril 942 60
L'épreuve de karting dans la cour de la prison de Fresnes lors de Kohlantess - Youtube Djibril 942 60

Des organisateurs amers. Alors que la polémique semble retomber petit à petit, les organisateurs de "Kohlantess" reviennent sur cet événement qui a fait polémique à la prison de Fresnes. Ils estiment avoir été abandonnés par le ministère de la Justice alors qu'Éric Dupond-Moretti s'est insurgé concernant une épreuve de karting et a demandé une enquête, des organisateurs .

"Mon ressenti personnel, c'est que oui, on a été lâché. On a travaillé ensemble. On n'est pas venu en disant: 'écoutez, on veut faire ça, vous n'avez pas le choix'. (...) Nous, on a fait les choses dans les règles de l'art. Du début à la fin, on a tout bien fait", regrette Mohammed, membre de l'organisation, sur BFMTV.

Aujourd'hui encore, l'équipe estime que la polémique a gonflé trop rapidement à cause des images de karting. "Le karting, ça reste un sport. C'est une activité comme une autre. (...) Nous on ne le voit pas en disant: 'on va provoquer en faisant du karting dans la prison'. C'est là où ça a été mal interprété", assure Mohammed.

"Tout le monde était dans la joie et la bonne humeur"

Aujourd'hui, "Kohlantess" souhaite quand même rappeler que l'événement n'était pas uniquement une épreuve de karting, et qu'il s'est bien passé avant l'emballement médiatique. Outre le sport, l'événement était étalé sur deux jours, et proposait également des conférences et des sessions de questions-réponses entre des intervenants et les détenus.

"J'ai vu tellement de belles choses que je n'avais jamais vu dans une prison", s'enthousiasme encore Sapanis Yalap, propriétaire de restaurants et intervenant.

Un succès également souligné par Alexandre, ancien détenu à la prison de Fresnes, qui a participé aux épreuves. "On a regroupé ce qu'on ne fait jamais normalement: les détenus et les surveillants. Tout le monde était dans la joie et la bonne humeur", assure-t-il.

Aujourd'hui, l'avenir de Kohlantess est donc en question. Djibril Dramé, le principal organisateur, a ainsi reçu des menaces de mort et des insultes. "Il a totalement envie de tout arrêter", explique Zouzou, régisseur de l'événement, à notre micro. Jeudi, Djibril Dramé a posté un message sur Instagram pour demander un "dialogue transparent et public avec le gouvernement" pour "faire avancer les choses". Selon nos informations, il n'a pas encore reçu de réponse de la part du ministère de la Justice.

Article original publié sur BFMTV.com