Biélorussie : des “partisans” revendiquent une attaque contre un aérodrome militaire

Le 26 février au moins deux explosions ont retenti sur l’aérodrome militaire de Matchoulichtchi, à douze kilomètres de la capitale biélorusse, Minsk. Selon Aleksandr Azarov, un des responsables du groupe d’opposition Bypol, composé par d’anciens officiers des membres des services spéciaux biélorusses, ces explosions ont visé un appareil militaire russe qui y stationnait.

Selon plusieurs sources concordantes, il s’agirait d’un Beriev A-50, un avion-radar dit de “guet aérien aéroporté et de commandement” (AEW & C). Ce dernier aurait été partiellement détruit.

Interrogé par le site d’opposition Belsat, Aleksandr Azarov a expliqué que cette attaque aurait été menée à l’aide de drones “achetés dans le commerce”, mais qui auraient été modifiés pour les besoins de l’opération. Il a aussi ajouté que ceux qui auraient lancé cette attaque, des “partisans biélorusses” selon lui, se trouvaient déjà “hors des frontières du pays”.

Aucun commentaire de Moscou et Minsk

Selon le site spécialisé Belaruski Hajun, qui effectue une veille indépendante des mouvements des troupes russes en Biélorussie, cet appareil a été utilisé dans la guerre en Ukraine pour désigner des cibles et diriger les bombardiers vers ces dernières. Il serait en Biélorussie depuis le 3 janvier et aurait effectué douze missions. L’armée de l’air russe disposerait en tout de 9 avions de surveillance et de commandement de ce type.

Ni la Russie ni la Biélorussie n’ont souhaité commenter cet incident pour l’instant. Deux correspondants militaires russes (des voenkory), bénéficiant d’une immense audience sur la Toile, Semion Pegov et Iouri Kotenok, ont néanmoins fait état de cette information. Les drones utilisés seraient au nombre de deux.

C’est la première fois que de telles actions sont menées sur le territoire biélorusse contre des aéroports militaires. Jusqu’à présent ceux qu’on a appelés les “partisans du rail” se sont surtout appliqués à saboter les voies de chemins de fer acheminant du matériel militaire russe.

En Russie, en revanche, par deux reprises de telles attaques ont eu lieu, respectivement le 6 et le 26 décembre 2022, sur les aérodromes de Koursk et de Saratov, où les explosions ont causé la mort de trois militaires, endommagées des bombardiers et mis le feu à un dépôt de carburant. Non revendiquées, ces actions seraient l’œuvre des forces spéciales ukrainiennes à l’aide de drones à réaction soviétiques modifiés.

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