BFMTV a suivi des unités des Brav, ces policiers qui interviennent en marge des manifestations

Une brigade de police à l'action décriée. Depuis le début de la contestation contre la réforme des retraites, dont ce mardi marquait le 10e jour de mobilisation, les Brav-M, les brigades de répression des actions violentes motorisées, sont mobilisées quasi-quotidiennement.

Ce mardi, BFMTV a pu suivre à Paris plusieurs policiers de cette unité en marge de cette nouvelle journée sous haute tension.

Arrestations rapides

Fondée en 2019 en marge du mouvement des gilets jaunes, la Brav-M, la version motorisée de cette brigade, a comme objectif de "disperser les regroupements, selon un emploi de la force gradué et proportionné, et de procéder à un maximum d’interpellations. À vive allure, sirène hurlante, ces policiers roulent à moto, sillonnent les grands axes comme les petites rues.

Ce mardi, alors que la manifestation se termine à Paris, certains individus jouent les prolongations en mettant le feu à des poubelles et en commettant des dégradations. Les policiers à moto suivis par BFMTV sont alors pris pour cible par des jets de projectiles venus de l'autre côté de la chaussée. En quelques secondes, un individu est repéré et interpellé pour un contrôle d'identité et de sac.

"On est typiquement dans le rôle de la Brav-M, on a des individus qui commettent des dégradations, qui mettent le feu aux poubelles. Moi je dois les intercepter et les arrêter. On les dépasse, on met pied à terre et on les bloque", nous décrit l'un des policiers en faction ce mardi.

Les deux agents composant le binôme classique de la Brav-M portent des tenues noires avec un gilet pare-balles. Le pilote de la moto se distingue par un casque blanc tandis que son coéquipier d'intervention lui porte un casque noir. Ils sont également munis de matraques et de lanceurs de balles de défense (LBD).

Mardi, ils ont également épaulé les MIR, ces Motos d'Intervention Rapide des pompiers, afin d'éteindre rapidement les incendies.

Contenir les violences

Pour l'autre partie des Brav, qui se déplace à pied, les objectifs sont légèrement différents. Mardi en fin d'après-midi, alors qu'il fait encore jour dans les rues de la capitale, les 108 officiers d'une unité dirigée par la commissaire Léa, âgée de 28 ans, sont pris pour cible par un black bloc qui s'est formé place de la Nation.

"On a le bloc qui est constitué, c’est de là où les jets de projectiles partent", détaille-t-elle à ses hommes.

L'objectif de la Brav n'est pas forcément d'interpeller les fauteurs de troubles, mais plutôt de contenir les violences et de rassembler ces derniers dans un même endroit qui sera sous contrôle des policiers. Une tâche rendue difficile par les projectiles reçus de manière incessante par les officiers.

"On se mange des projectiles depuis tout à l’heure, on se repositionne en ligne et on fait un assaut", ordonne de nouveau la commissaire Léa à ses hommes. Finalement, après une demi-heure de tensions, le groupe d'individus a été redirigé comme convenu sur la place de la Nation.

La Brav-M vivement critiquée

Depuis sa création, la Brav, en particulier la Brav-M, a été pointée du doigt à plusieurs reprises. Dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites, la Brav-M est accusée de charger trop violemment les manifestants, et de manière injustifiée.

Des critiques qu'un policier de la brigade, interrogé par BFMTV, a bien du mal à comprendre.

"Moi je trouve que c’est injuste. Déjà parce que tant que la justice n’a pas fait son travail on ne peut pas jeter des accusations comme ça, c’est pas possible. La présomption d’innocence est pour tout le monde. Par rapport au travail que les Brav-M font au quotidien, et sur les engagements violents, je trouve que c’est injuste", dit-il.

La semaine dernière, l'IGPN a été saisie après la révélation d'enregistrements sonores de membres de la BRAV-M qui menacent physiquement des manifestants. En parallèle, une pétition a été mise en ligne pour la dissolution de cette brigade.

Article original publié sur BFMTV.com