Beurre ou margarine : lequel est le meilleur (ou plutôt le moins pire) pour la santé ?

La margarine a tendance à être moins calorique que le beurre. Mais est-elle pour autant meilleure pour la santé ? Une diététicienne a souhaité rétablir la vérité.

A woman makes delicious bread, spreads cream cheese with a cutlery knife - Close up. Woman hands spreading cream cheese on bread slice.

On le sait, la margarine, tout comme le beurre, est un corps gras. Ce que l’on sait moins en revanche, c’est lequel est le meilleur pour l’organisme. "Les graisses sont souvent mal comprises et simplifiées à l'extrême, même par les professionnels de la santé, ce qui a conduit à une diabolisation générale et à une peur des graisses", a déclaré Jillian Kubala, une diététicienne basée à New York et dont les propos ont été relayés par le New York Post. Comme elle l’a rappelé, les graisses sont très complexes et leurs effets physiologiques dépendent bien souvent de leur composition, de leur source et de bien d’autres facteurs.

Concrètement, le beurre est un produit laitier, tandis que la margarine est généralement fabriquée à partir d'huiles végétales et d'eau, souvent additionnées d'émulsifiants et d'arômes. Lorsque l’on décompose le premier, en prenant le contenu d’une portion (une cuillère à soupe), on se retrouve avec 102 calories, 11,5 grammes de matière grasse totale et 7,3 grammes de gras saturés. À contrario, une cuillère à soupe de margarine comprend 84,8 calories, 9,56 de matière grasse totale et 2,34 grammes de gras saturés.

Mais attention aux conclusions hâtives. “Même si la margarine contient moins de matières grasses totales et de graisses saturées que le beurre, tous les aliments faibles en gras ne sont pas nécessairement meilleurs pour la santé", a-t-elle ajouté tout en rappelant que la margarine pouvait, par exemple, être préparée avec des huiles riches en acides gras oméga-6. "Cela conduit à un déséquilibre favorisant les oméga-6, qui ont tendance à être de nature plus inflammatoire, par rapport aux oméga-3, qui sont anti-inflammatoires”.

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Un phénomène aux lourdes conséquences. "Les experts de la santé suggèrent que ce déséquilibre alimentaire est l’un des principaux facteurs à l’origine de nombreuses maladies inflammatoires chroniques, notamment le syndrome métabolique, l’obésité, l’augmentation des facteurs de risque de maladies cardiaques, certains cancers et le déclin cognitif".

Face à cette réalité, la diététicienne recommande d’essayer, au maximum, de remplacer ces corps gras par des aliments peu transformés comme l’huile d’olive. À noter qu’une étude publiée en 2022 dans le Journal of the American College of Cardiology avait révélé que les personnes qui consommaient plus d'une demi-cuillère à soupe (7 grammes) d'huile d'olive par jour avaient un risque plus faible de mourir d'une maladie cardiovasculaire, d'un cancer ou d'une maladie neurodégénérative et respiratoires. Les chercheurs avaient également découvert que les gens vivaient plus longtemps lorsqu’ils remplaçaient 10 grammes par jour de margarine, de beurre, de mayonnaise et de matières grasses laitières par de l’huile d’olive.

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Mais pour celles et ceux qui ne veulent surtout pas bousculer leurs habitudes, il est important de savoir que le beurre apporte de la vitamine A à l’organisme mais aussi des acides gras saturés dont la consommation excessive favorise le mauvais cholestérol. C’est pourquoi il est essentiel de ne pas en abuser.