Quand Bernard Pivot plaisantait sur sa propre disparition

"L'habitude des radios de m'appeler à la mort d'un écrivain est si grande que, le jour où je mourrai, elles m'appelleront". Ce tweet plein d'humour, qui remonte à la surface ce lundi 6 mai, Bernard Pivot l'a publié le 22 janvier 2016, quelques jours après la disparition successive des écrivains Michel Tournier et Edmonde Charles-Roux.

Celui qui assurait vouloir se réincarner en "cep de romanée-conti", vient à son tour de s'éteindre à l'âge de 89 ans.

Immense lecteur, Bernard Pivot était aussi un tweeteur invétéré, qui inondait volontiers le réseau social de ses bons mots, pensées et considérations sur la vie comme elle va.

"Je n'entrerai plus jamais à Notre Dame puisque je serai mort quand elle sera restaurée, tweetait-il ainsi en 2019, ajoutant, "c'est de l'égoïsme mais de l'égoïsme qui ne saurait être un péché."

"Un type formidable"

"Il était gai, drôle, profondément sympathique, profondément vrai. Il n'avait pas la grosse tête. Un passeur formidable. C'était un type formidable", a dit de lui Anne Sinclair.

Celui qui plaisantait volontiers sur la vieillesse écrivait ainsi en 2021 dans son livre Mais la vie continue:

"A quatre-vingts ans, ‘Comment vas-tu?’ n’est plus une formule de politesse, c’est une question médicale. On n’y répond plus avec désinvolture par ‘Ca va et toi?’. On profite de l’aubaine pour détailler à l'interlocuteur imprudent les dernières défaillances du corps et se plaindre des agressions de l’âge. Avant de conclure: “A part ça, ça va. Et toi?”.

Article original publié sur BFMTV.com