Bernard Cazeneuve accusé de « vomir son mépris » sur le Parti socialiste

L’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve lors de son discours au lancement de son parti "La Convention" à Créteil.
L’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve lors de son discours au lancement de son parti "La Convention" à Créteil.

POLITIQUE - Le discours qui accompagne le retour de Bernard Cazeneuve ces derniers jours semble tenir en neuf lettres : anti-NUPES. Illustration encore ce lundi 12 juin sur France inter, où l’ancien Premier ministre, dans le prolongement de son discours tenu samedi 10 juin à Créteil (Val-de-Marne), a multiplié les attaques visant l’actuelle direction du Parti socialiste, ainsi que la coalition de gauche avec laquelle le PS travaille à l’Assemblée nationale.

« Olivier Faure a créé les conditions de la fracturation de son parti en mille morceaux, et il a fait au nom d’une stratégie, qui était celle de l’union avec LFI au sein de la NUPES », a dénoncé l’ancien Premier ministre, affirmant que « la fraude était à chaque coin de rue » au moment de la réélection (mouvementée) du député de Seine-et-Marne à la tête du parti à la rose. Dans cette même interview, Bernard Cazeneuve a accusé le Parti socialiste de lui avoir barré la route pour a la dernière élection présidentielle.

« En 2022 je n’y suis pas allé parce que les socialistes ont tout fait pour que cela ne se produise pas, c’est leur affaire. C’était leur stratégie, et on a vu le résultat », a encore taclé le fondateur de la Convention, assurant que l’actuelle direction du PS « a aussi tout fait pour que la candidature d’Anne Hidalgo ne décolle pas ». Un règlement de comptes en direct depuis la matinale la plus écoutée de France qui - sans surprise - fait bondir l’actuelle équipe dirigeante.

« Cogner son camp ne fait pas un programme »

Secrétaire général du PS (et proche d’Olivier Faure) Pierre Jouvet ne s’est pas fait prier pour répliquer. « On ne comprend rien à ce que propose Bernard Cazeneuve pour le pays. Le seul moment où il retrouve un peu de voix c’est pour vomir son mépris et son aigreur sur le Parti socialiste et le reste de la gauche. Tout ça accompagné d’une très grande dose de mauvaise foi et de mensonges », a taclé sur Twitter le maire de Saint-Vallier (Drôme).

« Mesdames et messieurs. La leçon d’unité de la gauche par le parangon de la crédibilité », a ironisé de son côté Corinne Narassiguin, secrétaire nationale à la Coordination et aux moyens du PS. « En 2017, quand le PS s’est effondré et disloqué façon puzzle, seule la génération Olivier Faure a eu le courage d’assumer le droit d’inventaire et de retrouver le chemin de l’unité de la gauche et des écologistes. Cogner sans cesse son propre camp ne fait pas un programme », a aussi répondu Sébastien Vincini, président du département de Haute-Garonne et secrétaire national du PS.

Auprès du HuffPost, un cadre socialiste se désole. « Il avait promis une “ gauche sans décibel mais avec des solutions ”, ce matin il avait retrouvé le son pour insulter l’ensemble de la gauche mais pas pour avancer quelconque proposition », déplore notre interlocuteur. Avant d’ironiser sur l’offre politique proposée par Bernard Cazeneuve : « C’est la gauche sociale, démocrate, républicaine, laïque, humaniste… La gauche qui a plus d’adjectifs que d’électeurs ! ». La réconciliation ne sera pas pour demain.

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