Benoît XVI, “le pape conservateur qui a révolutionné l’Église” par sa démission

“Héritier de Jean Paul II, il a acté la crise de ce modèle pour l’Église. Théologien conservateur, il a ouvert la voie à l’élection d’un successeur réformiste. Gardien de la tradition, il a révolutionné pour toujours la papauté en démissionnant”, écrit ce 31 décembre le quotidien italien La Repubblica qui titre sur “le conservateur qui a révolutionné l’Église”.

“Benoît XVI, mort aujourd’hui à l’âge de 95 ans, a été un pape énigmatique, une figure par moments tragique, un homme qui a concentré en lui les tensions et contradictions du catholicisme contemporain.”

Né dans une famille bavaroise en 1927, cet intellectuel “brillant” “n’a jamais cessé d’être professeur”, écrit le journal transalpin. Élu pape en 2005, Joseph Ratzinger s’est parfois montré mal à l’aise dans son rôle, reconnaissant après sa démission : “la pratique du gouvernement n’est pas mon fort”. Il a aussi suscité plusieurs fois la colère, en particulier dans le monde musulman avec son discours de Ratisbonne sur la raison et la foi, en 2006, ou parmi les juifs en signant le décret ouvrant la voie à la béatification de Pie XII, en 2009.

“De graves erreurs”

Pour la Zeit, en Allemagne, le pontificat de Benoît s’est inscrit dans la ligne conservatrice de son prédécesseur, le pape Jean-Paul II : il a résisté à la modernisation de l’Église. Et au final, “l’enthousiasme initial des Allemands s’est estompé”.

“Son mandat a surtout été assombri par des scandales d’abus sexuels qui ont plongé l’Église catholique dans une crise profonde”, rappelle l’hebdomadaire allemand dans une nécrologie publiée ce samedi 31 décembre. “Un rapport présenté en janvier 2022 l’a accusé d’avoir commis de graves erreurs dans le traitement des violences sexuelles d’un prêtre à l’époque où Ratzinger était archevêque de Munich”, poursuit le quotidien.

La presse italienne se montre plus clémente. Le Corriere della Sera salue “le courage avec lequel il a affronté le scandale de la pédophilie dans le clergé” : “pour avoir voulu soulever le couvercle du scandale, c’est lui-même qui s’est retrouvé entraîné dans les polémiques”. La Repubblica note que cette question avait “ses racines dans le pontificat de Wojtyła [Jean-Paul II]”.

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