Benaouda Lebdai – Assia Djebar, l’immortelle

Assia Djebar, lors de son entrée, en 2005, à l’Académie française, comme première personnalité du Maghreb.  - Credit:OLIVIER LABAN-MATTEI / AFP
Assia Djebar, lors de son entrée, en 2005, à l’Académie française, comme première personnalité du Maghreb. - Credit:OLIVIER LABAN-MATTEI / AFP

La romancière et historienne Assia Djebar est décédée à Paris le 6 février 2015. Elle repose au cimetière de Cherchell en Algérie, face à la mer Méditerranée qu'elle chérissait tant. Force est de constater qu'elle reste présente dans le champ culturel algérien et français, comme en témoignent les nombreuses études universitaires, colloques, articles et autres rencontres sur son œuvre dense et significative. Une vie intellectuellement riche l'a menée à être la cinquième femme à entrer à l'Académie française. Ce fut une consécration pour une romancière qui a reçu tant de récompenses des deux côtés de la Méditerranée et aux États-Unis.

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Une vie consacrée à l'écriture

Par la force de ses écrits et au fil du temps, elle est devenue le symbole de l'amitié entre les deux rives, France/Algérie, malgré une histoire commune mouvementée, tragique, profonde. Son premier roman La Soif fut publié en1958 en pleine guerre d'Algérie et son dernier Nulle part dans le pays de mon père fut publié en 2007. Une autofiction où Assia Djebar raconte son enfance et son adolescence. Sa formation d'historienne influença beaucoup ses œuvres fictionnelles dans le sens où l'histoire collective s'est infiltrée subrepticement dans ses récits, en rapport avec l'Histoire, l'histoire des femmes en Algérie, où se mêlent le religieux et le sociétal, avec une critique sans relâche de l'intégrisme religieux. Ses personnages re [...] Lire la suite