Ben Gvir, Smotrich: ces ministres du gouvernement Netanyahu qui ne veulent pas du cessez-le-feu à Gaza

Des ministres israéliens s'opposent à l'accord de cessez-le-feu à Gaza, qui doit entrer en vigueur dimanche entre Israël et le Hamas, et permettre la libération de 33 otages israéliens. L'accord annoncé par le Qatar et les États-Unis après 15 mois de guerre prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus à Gaza, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël. La fin définitive de la guerre doit être négociée durant cette première phase.

Le cabinet de sécurité israélien a donné vendredi son feu vert à cet accord, qui doit désormais être validé par le conseil des ministres. Il devrait être approuvé, même si certains membres du gouvernement de Benjamin Netanyahu s'y opposent fermement.

Itamar Ben Gvir dénonce un accord "irresponsable"

Le ministre israélien de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir (extrême droite) a déclaré ce jeudi 16 janvier qu'il démissionnerait du gouvernement si celui-ci adoptait l'accord de trêve "irresponsable" avec le Hamas, sans pour autant quitter la coalition autour du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

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"Si cet accord irresponsable est approuvé et mis en œuvre, le parti Force juive ne fera plus partie du gouvernement", a déclaré Itamar Ben Gvir lors d'une conférence de presse à Jérusalem.

Néanmoins, "Force juive sous ma direction, ne renversera pas Netanyahu et n'agira pas avec la gauche (...) contre le gouvernement", a-t-il ajouté. "Pour la libération des otages, il faut arrêter complètement l'aide humanitaire envoyée à Gaza", a-t-il affirmé: "A cette condition seulement, le Hamas libérera nos otages sans mettre en péril la sécurité d'Israël."

Sur X vendredi, le ministre a jugé "désastreux" de libérer "des centaines de terroristes qui ont du sang sur les mains" et retourneront "dans le nord de la bande de Gaza avec des armes".

"Si la guerre contre le Hamas reprend avec force dans le but de parvenir aux objectifs de la guerre qui n'ont pas été atteints, nous reviendrons au gouvernement", a déclaré Itamar Ben Gvir jeudi.

Smotrich demande la reprise rapide de la guerre

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, lui aussi d'extrême droite, est également opposé à cet accord. Son parti, le Parti national religieux, a annoncé jeudi qu'il comptait rester au gouvernement pendant la première phase de l'accord mais qu'il en sortirait si la guerre ne reprenait pas à l'issue de ces 42 jours.

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Sur X, Bezalel Smotrich a affirmé mercredi que cet accord est "mauvais et dangereux pour la sécurité nationale de l'État d'Israël". "Outre la grande joie et l'excitation que suscite le retour de chaque homme et femme enlevés, cet accord remet en cause de nombreux acquis de la guerre au cours de laquelle les héros de cette nation ont risqué leur vie" et coûtera "beaucoup de sang" à Israël, a-t-il estimé.

Le parti du Premier ministre, le Likoud, a réagi dans un communiqué à l'annonce d'Itamar Ben Gvir en assurant que "celui qui démantèlera un gouvernement de droite sera pour toujours dans l'opprobre". "Contrairement aux allégations de Ben Gvir, l'accord actuel permet de (...) maximiser le nombre d'otages vivants qui seront libérés" et de garantir "la sécurité d'Israël pour les générations à venir", assure le communiqué.

Le principal chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a par ailleurs déclaré qu'il soutiendrait Benjamin Netanyahu pour éviter la chute du gouvernement si Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich devaient se retirer. "Il n'a pas besoin d'eux (...), je lui ai offert un filet de sécurité politique en échange d'un accord sur (la libération des) otages" retenus à Gaza, a déclaré Yaïr Lapid lundi.

Au cours de plus de 15 mois de guerre à Gaza, déclenchée par l'offensive du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, Benjamin Netanyahu a été vivement critiqué dans son pays pour ne pas avoir prévenu l'attaque, et n'avoir pas fait assez pour libérer les otages plus tôt. Il a également été accusé de prolonger la guerre, afin de se maintenir au pouvoir pour échapper à la justice. Le Premier ministre est accusé de corruption dans le cadre d'un long procès, premier chef de gouvernement en exercice à être jugé au pénal en Israël.

Article original publié sur BFMTV.com