Familles recomposées : cette belle-mère décrit parfaitement certains défis à relever

Les belles-mères manquent de modèles et « sont complètement comprimées entre des injonctions très contradictoires ».
Letizia Le Fur / Getty Images/Onoky Les belles-mères manquent de modèles et « sont complètement comprimées entre des injonctions très contradictoires ».

FAMILLE - Il n’y a qu’à voir un vieux Disney pour saisir l’image que la société se fait de la belle-mère. Envieuse, cruelle, mesquine, la « marâtre » ne donne pas vraiment envie d’occuper ce rôle dans une famille. Ce sont ces clichés que le podcast The Cool Stepfamily tente de déconstruire chaque semaine. Et son dernier épisode, qui donne la parole à Camille Anseaume, révèle toute la difficulté de trouver sa place dans une famille recomposée.

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En un peu moins d’une heure, l’autrice de romans et scénariste de bandes dessinées résume son expérience de belle-mère, longtemps frustrante voire démoralisante, avant de prendre une autre tournure après plusieurs années. « Aujourd’hui, j’adore être belle-mère et aujourd’hui, mes beaux-enfants m’enchantent […]. Et ça, c’était très mal barré », explique-t-elle dans le podcast.

« Je n’arrivais pas à trouver ma place »

Quand Camille découvre la vie de famille recomposée, elle a 28 ans et vient de se mettre en couple avec son futur mari, qui a déjà trois enfants. Très vite impliquée dans la logistique de leur quotidien – elle va les chercher à l’école, les emmène à leurs activités, s’occupe du dîner, pendant que son compagnon travaille –, elle se sent pourtant dévalorisée dans tous les autres aspects de leur vie commune.

« J’ai eu très vite un problème de place, résume-t-elle. Je n’arrivais pas à trouver ma place auprès d’eux. J’avais l’impression de gérer la logistique, de le faire plutôt bien, il n’y avait pas de reproches à me faire à ce niveau-là, mais mon rôle s’arrêtait clairement là. Je sentais bien qu’ils ne m’aimaient pas beaucoup, pour résumer. […] Il n’y avait pas de colère entre nous, il n’y avait pas de disputes, il n’y avait pas de cris. Il y avait une espèce d’indifférence polie, ce qui est presque pire. »

L’autrice décrit « la distance qui s’installe », l’impression de devoir se faire toute petite, le « sentiment d’être en terrain hostile », de ne « pas se sentir aimée des gens » avec qui elle vit. Et la culpabilité « d’avoir ces émotions négatives envers des enfants ».

Des mots « déculpabilisants »

Elle parle aussi du rôle de son compagnon dans ces relations. « Les pères ont du mal à prendre leur place, estime-t-elle. Alors qu’ils sont le trait d’union entre tous ces gens qui se fritent : la belle-mère, les enfants, l’ex. Tout le monde est sur le ring et il y en a un derrière qui se dit “ohlala, moi je ne veux pas d’histoires” alors que c’est lui qui pourrait transformer les choses pour en faire quelque chose de très joli. »

Une expérience qui semble parler à beaucoup des auditrices du podcast. Sur Instagram, l’une d’entre elles dit se rendre compte qu’elle n’est « pas seule ». « Chaque mot, j’aurais pu l’écrire », commente-t-elle. Une autre s’enthousiasme : « Purée quelle claque de lire ça parce que je m’y retrouve TELLEMENT ! ! ! ! » D’autres confirment : « elle parle de moi », « je n’aurais pas dit mieux », « ces mots résonnent tellement en moi »… Beaucoup célèbrent un témoignage « déculpabilisant ».

« C’est impossible de s’y retrouver dans ce bordel »

L’expérience de Camille s’est améliorée avec le temps, grâce, notamment, à un changement de mode de garde et à la naissance de son fils. Jusqu’à réellement s’épanouir dans son rôle de belle-mère et à développer une relation de confiance avec ses beaux-enfants.

« Je pense que le rôle de belle-mère, s’il est si difficile c’est parce que vraiment il vient appuyer là où ça fait mal chez beaucoup de femmes. […] On a toutes en commun une difficulté à prendre notre place, à demander aux autres de nous faire une place, à affirmer nos limites, à affirmer nos besoins. Quand tu es belle-mère, ça vient tellement appuyer sur tout ça », analyse-t-elle aujourd’hui.

Un rôle d’autant plus compliqué que les belles-mères manquent de modèles, selon l’autrice, et « sont complètement comprimées entre des injonctions très contradictoires » : aimer les enfants de son conjoint, mais ne pas attendre d’être aimée en retour, s’occuper d’eux, sans prendre la place d’une mère. « C’est impossible de s’y retrouver dans ce bordel », conclut-elle.

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