La bataille de Verdun racontée par ceux qui l’ont vécue

Visiteurs de l'exposition « Destins de Verdun » le 26 octobre 2023.  - Credit:JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
Visiteurs de l'exposition « Destins de Verdun » le 26 octobre 2023. - Credit:JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

Dans la lumière rasante de l'automne, les bouquets d'arbres roux qui entourent le fort de Douaumont (Meuse) prennent des teintes chatoyantes. Plantée au lendemain de la Première Guerre mondiale sur le site de la plus longue et la plus sanglante bataille du conflit (plus de 300 000 hommes y ont perdu la vie entre février et décembre 1916), cette végétation constitue une « forêt mémorielle », selon les termes de Nicolas Barret, directeur du Mémorial de Verdun. Couvrant près de 20 km2, c'est de fait une sorte de linceul géant pour les 80 000 soldats morts sur place qui n'ont pas encore été retrouvés.

À LIRE AUSSI 11 Novembre : Macron fait entrer Genevoix et « tous ceux de 14 » au PanthéonLes visiteurs du site relèvent régulièrement des reliques des combats en s'y promenant. Il y a quelques mois, des marcheurs sont tombés sur un casque rouillé étonnamment bien conservé. L'été précédent, des randonneurs avaient repéré une dépouille au pied d'un épicéa déraciné. Ici plus de 2 millions d'hommes ont vécu l'enfer sous un déluge inouï d'artillerie. Verdun est probablement l'affrontement du XXe siècle où a été employée la plus importante puissance de feu. Soixante millions d'obus y auraient été tirés, selon les spécialistes, blessant plus de 400 000 soldats. Plus d'un siècle après, des millions de munitions non explosées restent enfouies dans le sol, couvert de cratères témoignant du caractère littéralement « industriel » de cette bataille.

Lieu de mémoire

Créé en 1967 [...] Lire la suite