Bassirou Diomaye Faye a été élu, mais Ousmane Sonko reste le vrai concepteur du “Projet”

Vive le président : Bassirou Diomaye Diakhar Faye est ainsi le 5e chef de l’État sénégalais ! Son élection a été acquise au premier tour de façon retentissante, les félicitations se succèdent pour saluer la prouesse de BDF [ainsi qu’il est nommé au Sénégal, par son acronyme], qui réussit un coup de maître pour son premier essai.

S’il est le “plan B” de Sonko [dont la candidature n’avait pas été validée par le Conseil constitutionnel], qui l’a investi, soutenu, accompagné jusqu’à la consécration finale, il est en même temps l’élu du “Projet” [Tous deux ont mis en avant leur programme, baptisé “le projet”, comme pour mieux signifier que l’accession à la présidence n’est pas une affaire de personnes mais d’idées politiques].

Les démolisseurs du “système”

Pour BDF, c’est une consécration à un âge relativement jeune (44 ans), mais cela n’a plus d’importance. Ni les interrogations sur son étoffe ni sur la force de ses épaules pour porter ces attentes. Toutes ces interrogations ont été balayées par le peuple sénégalais, qui a décidé d’expérimenter le “Projet”, après un vote massif et sans ambiguïté. Lequel fait s’enthousiasmer des millions de jeunes. Il devra porter cet espoir et entretenir les jardins de rêves de ces personnes. Leurs yeux pétillent de joie. Ils brillent d’attentes et de l’espoir qu’un nouvel avenir est à portée de main après avoir mis à terre “le système” [nom donné aux partis installés qui se sont partagés le pouvoir depuis l’indépendance du pays] et obtenu leur “indépendance” [allusion au discours d’Ousmane Sonko, qui a affirmé que “l’indépendance du Sénégal va commencer avec cette élection présidentielle”]. C’est le récit qu’on fait de cette victoire des démolisseurs du “système”.

Aujourd’hui, la “djakar­tisation” des rues de Dakar et des autres agglomérations de l’intérieur est un indicateur d’un sérieux problème de formation et de qualification des jeunes en dépit des efforts consentis par le régime finissant. [Au Sénégal, les “jakartas” désignent les monocylindres qui fleurissent dans les rues des grandes villes, souvent utilisés comme motos-taxis par des jeunes Sénégalais qui ne trouvent pas de travail. La djakartisation de l’économie traduit le double phénomène du chômage des jeunes et l’essor de ce secteur informel comme expédient.]

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