Bassines : un golf dégradé en marge du "Convoi de l'eau", une enquête ouverte

Un golf situé à Beaumont-Saint-Cyr dans la Vienne a été "dégradé" en marge du "Convoi de l'eau". Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau et la préfecture ont dénoncé cette atteinte.

Une enquête a été ouverte dimanche après des dégradations commises dans un golf de la Vienne en marge du "Convoi de l'eau", cortège à vélo d'opposants aux "bassines", ces réserves controversées d'irrigation agricole, a-t-on appris de source proche des investigations.

A la mi-journée, une quinzaine d'individus, certains cagoulés, ont pénétré dans ce golf situé à Beaumont-Saint-Cyr, à 20 km au nord-est de Poitiers (Vienne), et ont détérioré le green, selon des images de vidéosurveillance consultées par les enquêteurs.

La préfecture de la Vienne a diffusé sur Twitter, rebaptisé X, des photos montrant des morceaux de pelouse arrachés et des slogans peints au sol, comme "100 jours pour vous sécher" ou "#Convoi de l'eau".

On pouvait aussi distinguer un logo des Soulèvements de la Terre, collectif qui coorganise le cortège et dont la dissolution prononcée par le gouvernement a été suspendue en justice.

Après des contrôles, les gendarmes ont laissé repartir le convoi, qui devait bivouaquer dimanche soir à Coussay-Les-Bois (Vienne), à une trentaine de km de Beaumont-Saint-Cyr. Plusieurs golfs, sport décrié pour son impact environnemental, avaient été dégradés en France lors de la sécheresse de l'été 2022.

Le ministre Marc Fesneau courroucé

Dans un message publié sur X, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a fustigé dimanche ceux qui "dégradent, détruisent, saccagent".

"Le mot dégradations me paraît assez fort, c'étaient plutôt des gens entrés dans le golf qui ont pu utiliser l'eau pour se rafraîchir", sur fond de fortes chaleurs, a déclaré une porte-parole du collectif Bassines Non Merci, qui coorganise le convoi.

Le "Convoi de l'eau", parti vendredi, doit mener plusieurs centaines de manifestants à vélo jusqu'à Orléans vendredi prochain, puis Paris le lendemain, pour réclamer un moratoire sur les projets de "bassines", cinq mois après les violents affrontements survenus entre manifestants et forces de l'ordre autour du chantier de Sainte-Soline.

Cette réserve est la deuxième des seize en projet dans le Marais poitevin. Ses promoteurs, 450 agriculteurs soutenus par l'Etat, défendent une assurance-récolte indispensable à leur survie face aux sécheresses à répétition.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Mégabassines : départ d'un «convoi de l'eau» près de Sainte-Soline