Bardella s’explique après le déjeuner avec l’AfD allemande et sa co-présidente Alice Weidel

Jordan Bardella, ici le 19 février 2024, a justifié le déjeuner qu’il a eu avec la vice-présidente de la l’AfD quelques jours plus tôt.
NICOLAS TUCAT / AFP Jordan Bardella, ici le 19 février 2024, a justifié le déjeuner qu’il a eu avec la vice-présidente de la l’AfD quelques jours plus tôt.

POLITIQUE - Gêné aux entournures, le RN s’explique. Le patron du parti d’extrême droite Jordan Bardella a dû apporter des explications ce dimanche 25 février après avoir déjeuné discrètement avec la sulfureuse vice-présidente du parti AfD (Alternativ für Deutschland, Alternative pour l’Allemagne) qui a notamment prôné la « remigration ».

Marine Le Pen et Jordan Bardella ont déjeuné avec la cheffe de l’AfD (mais ne veulent pas trop que ça se sache)

Avec la cheffe des députés RN Marine Le Pen, « nous avons décidé de nous entretenir avec Alice Weidel, qui est l’une des deux co-présidentes de ce mouvement politique, pour lui exprimer notre désaccord quant à cette mesure qui consiste à retirer la nationalité à des gens qui auraient acquis la nationalité en fonction de telle ou telle origine ou en fonction de telle ou telle appartenance religieuse », a expliqué Jordan Bardella sur BFMTV.

Le RN en « total désaccord », affirme Marine Le Pen

« Elle nous a apporté un certain nombre de clarifications qu’elle s’est engagée à nous apporter par écrit », a poursuivi le patron du RN. Selon l’eurodéputé, Alice Weidel « nie (...) que la position de son mouvement politique est de retirer la nationalité à des gens qui l’auraient acquise au motif qu’ils sont d’origine étrangère ».

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Le scandale est né après la révélation d’une réunion qui s’est déroulée en novembre près de Berlin avec plusieurs dirigeants de l’AfD, lors de laquelle un projet d’expulsion massive de personnes étrangères ou d’origine étrangère avait été discuté.

L’affaire avait provoqué des manifestations d’ampleur contre l’extrême droite dans toute l’Allemagne. Et Marine Le Pen avait haussé le ton en se disant « en total désaccord » avec cette idée.

RN et AfD toujours « alliés »

Au Parlement européen, RN et AfD siègent dans le même groupe – Identité et démocratie (ID) – où ils comptent respectivement 18 et 10 sièges, sur 63 membres.

L’allié allemand recueille par ailleurs environ 23 % d’intentions de vote pour les élections européennes, et autant de troupes potentielles pour constituer un grand groupe « nationaliste » dans l’hémicycle de Strasbourg, tel que souhaité par le RN.

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Mais « soit l’AfD est tenue, soit elle ne l’est pas », avait mis en garde Marine Le Pen, prévenant qu’elle ne veut « pas passer la campagne électorale des Européennes à réagir à ce que dit ou fait l’AfD ». « Ils sont nos alliés, en tout cas jusqu’à preuve du contraire, bien sûr », a éludé dimanche Jordan Bardella.

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