Bardella critiqué pour avoir repris des piques de Macron lors de son débat contre Le Pen en 2017

Deux débats, séparés de sept ans, mais dont certaines sorties se ressemblent étrangement. À un peu plus d'un mois des élections européennes, les deux têtes de liste RN et Renaissance, Jordan Bardella et Valérie Hayer, s'affrontaient pour la première fois sur le plateau de BFMTV, mardi 2 mai. L'occasion de débattre de la question migratoire, de la colère des agriculteurs et de l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne. Mais aussi, pour les deux candidats, de s'envoyer quelques piques et autres railleries.

"Quel est le projet que vous portez pour les Français? Vous avez mille facettes M. Bardella, mais à la fin un seul visage, celui d'un imposteur", lance, au milieu du débat, Valérie Hayer à son adversaire.

Ce dernier lui répond après avoir jeté un œil à ses notes: "En tout cas, vous n'êtes pas la candidate de l'esprit de finesse ce soir." Une phrase prononcée presque mot pour mot, le 3 mai 2017, au moment du débat d'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, par... Emmanuel Macron face à Marine Le Pen. Une séquence repérée par l'émission Quotidien, sur TMC, puis partagée sur X et visionnée plus de 280.000 fois, au moment où nous écrivons ces lignes.

"Vous avez démontré que vous n’êtes en tout cas pas la candidate de l’esprit de finesse", s'était alors moqué le chef de l'État, dès le début du débat présidentiel, déclenchant un sourire crispée chez son opposante.

"Je n'ai pas besoin d'un ventriloque"

Jordan Bardella semble également avoir fait sien, à deux autres reprises, les mots d'Emmanuel Macron. Interrogé sur notre plateau concernant l'influence de l'Union européenne sur le pouvoir d'achat des Français, la tête de liste RN annonce vouloir "rentrer dans l'intimité du dossier". En 2017, le président proposait à Marine Le Pen: "On peut rentrer si vous voulez dans l'intimité du dossier."

Autre pique, autre ressemblance. Au moment où Valérie Hayer demande à son adversaire de "clarifier un certain nombre de [ses] positions", ce dernier répond: "C'est bien triste pour vous ça démontre, sans doute, votre impréparation sur les sujets de fond que l'on peut constater depuis un quart d'heure." Il y a sept ans, Emmanuel Macron tançait l'ancienne candidate RN à la présidentielle: "C'est triste pour vous, parce que ça montre votre impréparation."

"Madame, je n'ai pas besoin d'un ventriloque", a enfin lancé Jordan Bardella à Valérie Hayer, une phrase très similaire à celle lancée par Emmanuel Macron à Marine Le Pen, cette fois lors du premier débat de la présidentielle de 2017.

"De plus en plus affligeant"

"Les grands esprits se rencontrent, mais les petits les imitent. Une fois encore, vous ne faites pas exception à la règle", a réagi Daniel Labaronne, député Renaissance de la 2e circonscription d'Indre-et-Loire sur X, en constatant les ressemblances entre les expressions utilisées par Jordan Bardella et Emmanuel Macron.

"L'avenir de la France sur la scène européenne mérite mieux que de pâles imitations. Manier la forme ne remplacera jamais un programme ambitieux", a-t-il conclu.

"De plus en plus affligeant", a, de son côté, commenté Armelle Juliard-Gendarme, conseillère régionale (Union des Démocrates et Indépendants) de la région Île-de-France, sur X. Ni le RN, ni Jordan Bardella n'ont, pour l'instant, répondu au montage de Quotidien.

Article original publié sur BFMTV.com