Banksy à Glasgow : les artistes locaux veulent des murs pour graffer

La première exposition solo de Banksy en quatorze ans, organisée cet été à la galerie d’Art moderne de Glasgow, en a irrité plus d’un. Conzo Throb dénonce “une scandaleuse hypocrisie”. Pour ce graffeur, la ville met en avant le célèbre (et anonyme) artiste de Bristol, mais ne permet pas aux artistes urbains locaux de s’exprimer pleinement. L’absence de murs où ils peuvent peindre en toute légalité trahit “un manque de confiance dans ses propres artistes”, affirme-t-il auprès de The Times. Comme lui, d’autres accusent la mairie de ne pas en faire assez pour démocratiser et faire rayonner cet art dans l’espace public de la métropole écossaise.

Conzo Throb évoque auprès du journal britannique les amendes données à des graffeurs dans un des quartiers de la ville, alors que “cette zone aurait tout à gagner à avoir un mur légalement dédié à l’art urbain”. Admirateur de Banksy enfant, il dénonce le phénomène lucratif entourant son art. “Quand il produit une œuvre dans une ville, la municipalité cherche immédiatement à la protéger avec un écran en plexiglas. Tandis que d’autres œuvres, de grande qualité, sont effacées.”

“Mais, quand il a commencé, Banksy n’avait pas de murs mis à sa disposition.”

Soutenir les jeunes des classes populaires

À Glasgow, la mairie avait déjà inauguré, en 2014, “un parcours d’art urbain pour mettre en avant certaines de ses commandes officielles aux artistes locaux”, et a mené plusieurs projets de la sorte. Mais pour Conzo Throb, qui a créé plusieurs œuvres publiques en Écosse et à l’international, il faut aussi permettre aux débutants issus des classes populaires de s’améliorer, en promouvant cet art pour tous.

Pour lui, “la municipalité a tout à y gagner, parce que Banksy venait d’un milieu populaire, et maintenant sa valeur se compte en millions de livres. Les gens ne se rendent pas toujours compte qu’il est possible d’investir sur l’avenir à condition de financer les artistes maintenant”.

Un avis partagé par d’autres. L’artiste urbain Panda a lui aussi appelé la mairie à mettre à disposition des murs où graffer légalement, comme Leake Street à Londres, et à consacrer l’argent actuellement dépensé pour nettoyer des graffitis à la promotion du développement des artistes.

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