Dans la bande de Gaza transformée en "champ de bataille", "l'enfer a commencé"

Selon Helena Ranchal, directrice des opérations internationales de Médecins du Monde interrogée par BFMTV, "c'est un enfer sur Terre au nord (de Gaza), mais la situation n'est pas beaucoup plus simple au sud".

L'armée israélienne avait prévenu qu'elle considérait la bande de Gaza comme "un champ de bataille". Tandis que Tsahal augmente le nombre de ses effectifs pour combattre le Hamas, des troupes opérant au sol depuis vendredi avec des blindés, la région vit désormais sous le feu nourri des bombardements.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres juge la situation à Gaza "de plus en plus désespérée d'heure en heure" et regrette qu'Israël "ait intensifié ses opérations militaires".

Une "intensification" observée par Rami, un habitant de la bande de Gaza témoignant pour BFMTV de ce qu'il a vécu dans la nuit de samedi à dimanche: "Ça pilonnait de partout, ça bombardait toutes les minutes, c'était très, très fort, très intense." Lui qui a déjà vécu plusieurs guerres à Gaza estime que ce à quoi il assiste constitue "vraiment du jamais vu".

"On s'est rendu compte que l'enfer a commencé", résume Rami. "Je ne peux pas trouver d'autre expression pour décrire ce qu'il s'est passé cette nuit à part l'enfer."

Des témoignages "vraiment horribles"

Helena Ranchal, directrice des opérations internationales de Médecins du Monde, utilise le même mot pour décrire la situation actuelle. "C'est vraiment catastrophique, c'est un enfer sur Terre au nord (de Gaza), mais la situation n'est pas beaucoup plus simple au sud", où les Palestiniens sont censés évacuer pour éviter d'être visés par les bombardements, explique-t-elle à BFMTV.

"Les témoignages que l'on a depuis ce (dimanche) matin sont vraiment horribles", poursuit Helena Ranchal, évoquant notamment le cas de l'hôpital Al-Quds, le plus grand de Gaza et "menacé par les bombardements".

"C'est un hôpital qui a une capacité d'un peu plus d'une centaine de lits. Elle a été multipliée par six, sept, avec des tentes, mais il y a actuellement 14.000 personnes à l'intérieur de l'hôpital pour se protéger", alerte-t-elle.

Selon elle, un cessez-le-feu dans la région "tout de suite" est vital pour éviter davantage de morts. Selon les derniers chiffres du ministère de la Santé du Hamas, 8.000 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre dernier.

Article original publié sur BFMTV.com

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