Baisse de la natalité en France : nos voisins européens font-ils plus de bébés ?

Alors que les naissances atteignent un niveau historiquement bas en France, qu’en est-il dans les autres pays européens ?

Le taux de fécondité en Europe est de 1,5 enfant par femme (crédit : getty image)
Le taux de fécondité en Europe est de 1,5 enfant par femme (crédit : getty image)

Un chiffre qualifié d’inédit depuis la Seconde Guerre mondiale. Seulement 678 000 bébés ont vu le jour en France en 2023, d’après un rapport de l’Insee publié mardi 16 janvier. Cela représente une baisse de 6,6% par rapport à l'année 2022 et de près de 20% par rapport à 2010. L’indicateur conjoncturel de fécondité s'établit ainsi à 1,68 enfant par femme en 2023, contre 1,79 en 2022 et 1,83 en 2021.

Cette baisse cumulée avec la hausse de l'espérance de vie (85,7 ans pour les femmes et 80 ans pour les hommes en 2023) inquiète jusqu’aux plus hautes sphères de l’État qui redoute la fragilisation du modèle économique et social français. Lors de sa conférence de presse du 16 janvier, Emmanuel Macron a annoncé un "plan fertilité" et la mise en place d’un congé naissance pour la relancer pour y remédier.

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La France affiche le plus haut taux de fécondité en Europe

La France fait-elle figure d’exception dans l’Union européenne ? Selon les dernières données d’Eurostat, reprises dans un rapport de l’Insee publiées en février 2023, l’Hexagone affiche le plus haut taux de fécondité en Europe. Alors que la moyenne est de 1,83 enfant par Française en 2021, la moyenne européenne est de 1,50. Un chiffre stable sur ces dix dernières années, il était de 1,54 enfant par femme en 2011. Même en prenant en compte le nouvel indicateur conjoncturel de fécondité de 1,68 en 2023, les Françaises restent donc au-delà.

Comme en France, le taux de fécondité est en baisse en Italie, en Belgique ou encore en Espagne. En revanche, la courbe s’est inversée ces dernières années en République tchèque, en Roumanie, en Hongrie et en Allemagne où le taux de fécondité a progressé de 10 à 30%. Plusieurs raisons viennent expliquer ce phénomène, comme par exemple les politiques favorables à la famille en Hongrie.

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À l’inverse, la conjoncture économique incertaine, la crainte du changement climatique, ainsi que l’émancipation des femmes, qui prennent encore majoritairement en charge les enfants, poussent d'autres Européens à moins procréer. "Pour fonder une famille, il faut avoir de l'espoir. Or les jeunes générations sont peut-être plus habitées par l'inquiétude quant à leur avenir", a rappelé Catherine Scornet, maîtresse de conférence à l'Université d'Aix-Marseille, à l'AFP.

VIDÉO - Pourquoi la natalité baisse-t-elle si fortement en France ?