Une bactérie protégeant le microbiote intestinal des effets nocifs des additifs alimentaires

Obésité, diabète, colites : les agents émulsifiants couramment utilisés dans les produits alimentaires transformés causent des maladies liées à l'inflammation chez la souris en déséquilibrant son microbiote. Mais la supplémentation en une bactérie bien particulière a un effet protecteur, affirment des chercheurs français.

Ils sont dans les vinaigrettes, barres chocolatées ou encore glaces industrielles, dont ils améliorent la texture et allongent la durée de conservation. Les émulsifiants, figurant parmi les additifs alimentaires les plus utilisés par l'industrie agroalimentaire, ont un effet néfaste connu sur le microbiote intestinal et conduisant à des inflammations intestinales. Des dommages qu'il semble possible de contrer grâce à une bactérie nommée Akkermansia muciniphila, d'après une équipe française dont les nouveaux travaux réalisés sur la souris sont publiés dans la revue Gut.

Des additifs alimentaires causant obésité ou diabète chez les souris

"Chez l'humain comme chez la souris, il a été montré que les additifs alimentaires altéraient la composition du microbiote", explique Benoît Chassaing, directeur de recherche Inserm à l'Institut Cochin, et qui a dirigé cette étude. Les conséquences chez la souris sont désastreuses. Chez elles, la prise d'émulsifiants alimentaires favorise le développement de colites -des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin-, du diabète de type 2 et de l'obésité. "Toutes ces maladies ont une forte composante inflammatoire", résume le chercheur. Ces conséquences n'ont pas encore été observées chez l'humain, la seule étude sur le sujet ayant été réalisée à petite échelle et publiée en 2021 dans Gastroenterology. "Pendant 11 jours, 16 adultes sains ont consommé à l'hôpital des aliments sans aucun additif alimentaire. A la moitié d'entre eux, nous ajoutions un agent émulsifiant", explique Benoît Chassaing, précisant que l'expérience a été réalisée en étroite collaboration avec l'Université de Pennsylvanie (Etats-Unis). Résultat, les consommateurs d'additif avaient un microbiote déséquilibré, à la composition bouleversée, et souffraient de douleurs abdominales et ballonnements intestinaux. "On ne sait pas encore si sur le long terme cela donnerait des pathologies inflammatoires, mais au vu des données, c'est ce à quoi on peut s'attendre", pré[...]

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