Un avion s’écrase au Népal avec 72 personnes à bord, au moins 67 morts

Un avion de la compagnie Yeti Airlines à Katmandou, au Népal, en juillet 2019. Photo d’illustration.
PRAKASH MATHEMA / AFP Un avion de la compagnie Yeti Airlines à Katmandou, au Népal, en juillet 2019. Photo d’illustration.

NÉPAL - Un nouveau drame aérien dans l’Himalaya. Un avion de la compagnie Yeti Airlines avec 72 personnes à son bord s’est écrasé au Népal dimanche 15 janvier. Ce sont la compagnie népalaise et un responsable local qui ont fait cette annonce, précisant ignorer « s’il y a des survivants » pour le moment.

« Il y a 68 passagers à bord et quatre membres d’équipage… les secours sont en chemin, nous ne savons pas actuellement s’il y a des survivants », a simplement déclaré Sudarshan Bartaula, le porte-parole de Yeti Airlines à l’Agence France presse.

L’avion s’est écrasé entre l’ancien et le nouvel aéroport de Pokhara dans le centre du Népal. La carlingue était en feu et les sauveteurs tentaient d’éteindre l’incendie, a précisé Gurudutta Dhakal, un responsable politique local. Des dires confirmés par des images diffusées sur les réseaux sociaux et les chaînes d’information. « Des secours sont déjà arrivés sur place et tentent d’éteindre le feu », a-t-il poursuivi, précisant que ceux-ci étaient « concentrés d’abord sur l’extinction du feu et sur le sauvetage des passagers ».

Un secteur aérien en plein essor au Népal

Une vidéo reprise par les médias indiens montre les dernières manœuvres de l’avion de Yeti Airlines avant son crash, comme vous pouvez le voir dans le tweet ci-dessous. D’autres images partagées par les médias montrent ensuite l’aéronef en feu et la population en panique devant l’ampleur de l’accident.

L’industrie aérienne népalaise a connu un véritable essor ces dernières années, transportant des marchandises et des personnes dans des régions difficiles d’accès, ainsi que des randonneurs venus faire du trekking et des alpinistes étrangers. Mais elle souffre aussi d’un manque de sécurité dû à une formation et une maintenance insuffisantes. L’Union européenne a notamment interdit à tous les transporteurs népalais d’accéder à son espace aérien pour des raisons de sécurité.

Le pays himalayen possède en outre certaines des pistes les plus isolées et les plus difficiles d’accès au monde, parfois flanquées de pics enneigés dont l’approche constitue un défi même pour les pilotes chevronnés. Les exploitants du secteur aérien affirment en plus que le Népal ne dispose pas d’infrastructures permettant d’établir des prévisions météorologiques précises, en particulier dans les régions reculées au relief montagneux accidenté, où des accidents mortels ont eu lieu par le passé. Car une météo changeant rapidement, comme c’est le cas en montagne, crée de fait des conditions de vol ardues.

Plusieurs crashs dans les montagnes népalaises

En mai 2022, les 22 personnes qui se trouvaient à bord d’un avion exploité par la compagnie népalaise Tara Air (16 Népalais, quatre Indiens et deux Allemands) sont mortes lorsque l’appareil s’est écrasé. Le contrôle du trafic aérien avait perdu le contact avec l’appareil à deux hélices peu après son décollage de Pokhara en direction de Jomsom, une destination de trekking particulièrement populaire. Son épave avait été retrouvée un jour plus tard, sur le flanc d’une montagne à une altitude d’environ 4 400 mètres.

Une soixantaine de personnes avaient participé à la mission de recherche, la plupart d’entre elles ayant parcouru des kilomètres à pied pour arriver sur place. Après ce crash, les autorités ont renforcé les réglementations, notamment pour que les avions ne soient autorisés à voler que si les prévisions météorologiques sont favorables tout au long du trajet.

En mars 2018, un avion de la compagnie US-Bangla Airlines s’était écrasé près de l’aéroport international de Katmandou, notoirement difficile d’accès, tuant 51 personnes. Cet accident a été le plus meurtrier au Népal depuis 1992, lorsque les 167 personnes à bord d’un avion de Pakistan International Airlines étaient décédées dans un crash à l’approche, déjà, de Katmandou. Deux mois plus tôt, un avion de Thai Airways s’était écrasé près du même aéroport, tuant alors 113 personnes.

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