Aveyron: l'abattage de chiens errants autorisé par le préfet dans 5 communes pour protéger des troupeaux

La préfecture de l'Aveyron a autorisé, par un arrêté publié le 10 avril, l'abattage des chiens errants dans cinq communes du département. Les agents de l'Office français de la biodiversité (OFB), un établissement public, et les lieutenants de louveterie ont l'autorisation pour un mois, de 20 heures à 8 heures, d'abattre les chiens "en état de divagation" sur les communes concernées. Il s'agit des suivantes: La Couvertoirade, L’Hospitalet du Larzac, Nant, Sainte Eulalie de Cernon et Saint Jean Saint Paul.

La mesure vise les chiens errants "ayant causé des dommages aux troupeaux ou susceptibles d’en causer et dont la capture s’avère impossible".

L'arrêté préfectoral définit un chien "en état de divagation" comme "tout chien qui en dehors d’une action de chasse, de la garde ou de la protection du troupeau, n’est plus sous la surveillance effective de son maître, se trouve hors de portée de voix de celui-ci ou de tout instrument sonore permettant son rappel, ou qui est éloigné de son propriétaire ou de la personne qui est en est responsable d’une distance dépassant 100 mètres".

Des troupeaux attaqués

Cette décision a été prise en raison de l'ampleur des dommages constatés "sur les troupeaux domestiques établis ces derniers mois par les agents de l’Office français de la biodiversité et dont la conclusion n’écarte pas la responsabilité du loup", selon l'arrêté.

D'après un communiqué de la préfecture du 12 avril, depuis le début de l'année, "sept attaques sur des ovins sur six exploitations différentes ont pu être expertisées comme pouvant être attribuées au loup dans le département de l’Aveyron". Ce même communiqué précisait que des attaques de chiens errants pouvaient être expertisées comme des attaques de loups.

Une association conteste l'arrêté

L'association de défense des animaux One Voice a annoncé ce mardi 23 avril contester cet arrêté en justice. "Plutôt que d’accompagner les éleveurs en les formant à la mise en œuvre des mesures de protection, et de les subventionner pour les aider à encadrer vaches et chevaux, le gouvernement ne cache plus sa position anti-loups/pro-élevage", a déploré l'association dans un communiqué.

"Pour ces chiens, qui ont peut-être été abandonnés et luttent pour survivre, ou sont tout simplement égarés et se débrouillent comme ils peuvent, et que le préfet préfère faire abattre plutôt que leur porter secours, nous attaquons cet arrêté", a-t-elle ajouté.

Article original publié sur BFMTV.com