Avant le Lollapalooza, les sœurs Doya nous racontent leur parcours et leur vision du flamenco

MUSIQUE - Marina et Mélissa, qui forment le groupe Doya, ont participé à la 11ème saison de The Voice, sur TF1. Les sœurs, qui sont nées à Tarbes de parents espagnols, ont baigné durant toute leur jeunesse dans une atmosphère musicale inspirée du flamenco.

Lors de leur audition à l’aveugle, elles ont chanté Ave Cesaria (2013) de Stromae, où seuls Bigflo et Oli se sont retournés. À l’étape d’après, les sœurs ont affronté le quatuor gitan Los Malunos lors d’une battle inédite. Sauvées par le duo des frères toulousains, Marina et Mélissa ont pu se qualifier pour l’étape des Cross Battles de ce samedi 6 mai.

Dans une interview vidéo accordée au HuffPost, à découvrir ci-dessus, les sœurs sont revenues sur leur parcours dans The Voice, mais ont aussi évoqué leur rapport avec le flamenco, leur « coup de foudre musical », qu’elles vont pouvoir mettre en avant lors du festival Lollapalooza, ce samedi 22 juillet.

Marina, qui était conductrice de travaux, et Mélissa qui venait de terminer des études de kiné, n’avaient jamais chanté ensemble avant 2018. Et c’est sur une demande du maire de leur village en Espagne que les deux sœurs se sont lancée pour la première fois sur scène. Elles ont pu acquérir de l’expérience en jouant dans de nombreux tablao, ces « temples » consacrés à toutes les formes du flamenco (chant, danse, musique).

« Ce soir-là, on a joué un medley, et en fait, contre toute attente, les gens étaient surpris. Parce que deux filles qui jouent de la guitare, du cajón, du violon, du saxophone, qui s’accompagnent en fait... On a vu qu’il y avait beaucoup plus d’effet quand on été toutes les deux », confie Mélissa.

Avec leur style de musique mêlant le flamenco à des sonorités latino, pop ou encore électro, qu’elles partagent sur les réseaux sociaux, Marina et Mélissa ont séduit les gens à travers la France, l’Espagne et le Portugal.

« On a commencé à poster des vidéos sur Facebook à l’époque et on a publié le fameux medley qu’on avait fait devant le maire de notre village. Et ça a fait un million de vues en une semaine et on a pris 50 000 abonnés d’un coup » raconte, en souriant, Marina.

Très vite, elles ont atteint les 5 millions d’abonnés et ont joué sur leur complicité. Mélissa, qui a déjà chanté pour le groupe Boulevard des Airs, savait à quel point l’impact à plusieurs chanteurs et musiciens peut-être important.

« Je pense que, vraiment, la différence, c’est le fait qu’on soit toutes les deux sur la vidéo. On est sœur, on a une connexion très forte et ça, ça dépasse la caméra et, je pense que, c’est ce qui touche les gens. »

Du violon et du saxophone

Leur formation musicale classique au conservatoire ne les a pas empêchées de mêler différents instruments, parfois inattendus, comme le violon, pour Marina ou le saxophone, pour Mélissa. « C’est vrai que le violon, ça apporte vraiment quelque chose de différent. Après, il y a des fusions qui se font, de plus en plus, dans le flamenco. Mais c’est vrai que c’est toujours une touche qui détone un petit peu ».

Comme Camarón de la Isla et Carmen Linares, c’est toute une génération de chanteur historique du flamenco qui est en train de s’éteindre, mais c’est aussi un art qui vit un véritable renouvellement. Des artistes comme C. Tangana ou Rosalía ont amené leur touche personnelle, au flamenco authentique, ce qui leur a valu de nombreuses critiques de la part des puristes, en Espagne.

@doyaofficial_

NacÍ en Alamo ✨- Remedios Silva Pisa #doya #sisters #flamencas

♬ son original - DOYA

Mais les sœurs ne voient pas d’un mauvais œil le fait de dépoussiérer le flamenco classique. « Effectivement, C. Tangana, Rosalía ce sont des artistes qui remettent le flamenco sur le devant de la scène. On les admire et ils nous inspirent. Ce sont des personnes jeunes, modernes et qui apporte une fraîcheur. »

La musique des sœurs Doya n’a jamais été critiquée, pour autant elles tiennent à respecter la tradition. Marina ne voit pas le flamenco traditionnel « évoluer » mais tient à mélanger ce dernier avec des « influences d’autres musiques afin d’en faire un mélange. »

« On est deux femmes, on chante, on s’accompagne à la guitare... C’est vrai que dans le flamenco, ce n’est pas ce qu’on a l’habitude de voir. Même si en Espagne, il y a beaucoup de chanteuses de flamenco, beaucoup plus qu’en France. En tout cas, nous, tous les commentaires qu’on a reçus jusqu’ici ont été bienveillants, avoue Mélissa. Au final, les gens apprécient, le fait de nous voir avec une guitare, un cajón... il y a un respect de musicien à musicien. C’est vrai qu’on n’a pas eu de mauvais retours sur les réseaux sociaux, ni sur nos concerts. »

Sur scène au Lollapalooza à Paris

Grâce à leur passage dans The Voice, Marina et Mélissa vont pouvoir monter sur la scène du Lollapalooza à Paris, ce samedi 22 juillet, le même jour qu’une certaine Rosalía. « On se retrouve le même jour que Rosalía au Lollapalooza. Quand on a appris cette nouvelle, on était comme des folles, on était trop contentes ! » se réjouissent les deux sœurs.

Mélissa espère que ce qu’elles ont préparé pour leur public plaira aussi aux fans, « plus latino », de Rosalía.

Après de multiples représentations en France et à l’étranger, mais aussi des premières parties de plusieurs artistes, le duo a pu réaliser un premier concert aux Étoiles, à Paris, le 27 avril dernier. Pour cet été, elles sont aussi à l’affiche de plusieurs festivals à travers la France, l’Espagne et le Portugal. Marina et Mélissa espèrent sortir leur EP dans les prochains mois.

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