Avant le concert de Rammstein au Stade de France, le point sur les accusations d’agression sexuelle

Une enquête a été ouverte par le parquet de Berlin après des plaintes contre le chanteur Till Lindemann, mais rien n’a encore été annoncé pour le claviériste Christian Flake Lorenz, également visé par des accusations d’agression sexuelle.

Après Helsinki, Munich, Madrid, Lisbonne et Berlin, au tour de Paris d’accueillir Rammstein. Ce samedi 22 juillet, le groupe de métal allemand se produit au Stade de France. Et ce, dans un contexte délicat : deux de ses membres sont accusés d’agression sexuelle.

Comme les précédentes dates européennes, le concert parisien - le plus gros en France dans la carrière du groupe depuis 25 ans - est maintenu. Mais des mesures ont été mises en place, apprend-on dans Le Parisien.

« Il n’y aura pas de rang zéro (très bien placé et réservé aux fans) dans la fosse, il n’y aura aucun contact entre les musiciens et les fans. C’est à la fois une demande du groupe, de son management et du stade », explique au quotidien l’organisateur du show. Avant d’assurer qu’il n’y a « jamais eu en France de comportements déviants lors des after-shows du groupe ».

Till Lindemann accusé

Ces mots nous parviennent un peu plus d’un mois après que des accusations d’agression sexuelle visant Till Lindemann, le chanteur de Rammstein, ont éclaté dans la presse allemande.

Celui-ci est notamment soupçonné de choisir dans les premiers rangs du public des jeunes femmes conviées ensuite en coulisses pour des fêtes d’après-concert. Deux de ces femmes affirment avoir subi des actes sexuels non consentis après avoir été droguées lors de ces fêtes, ce que le groupe a démenti.

Une autre enquête, menée par l’hebdomadaire Die Welt, décrit un véritable système au service du chanteur, les femmes présentes au premier rang étant filmées ou photographiées pour que Lindemann, 60 ans, puisse faire son choix.

Christian Flake Lorenz à son tour visé

Ce lundi 17 juillet, deux témoignages similaires sont tombés, mais ciblant cette fois-ci un autre membre du groupe : le claviériste, Christian Flake Lorenz. La première victime présumée, 17 ans au moment des faits, dit avoir été invitée par le chanteur à se rendre à la maison de campagne du claviériste avec lui, dans le Brandebourg, après l’avoir rencontré lors d’une séance de dédicaces pour son livre, Messe, en 2002.

Après une soirée alcoolisée, elle serait allée se coucher dans l’une des chambres. Christian Flake Lorenz l’aurait rejointe et forcée à avoir un rapport sexuel.

La seconde personne à témoigner, 22 ans cette fois au moment des faits, dit s’être rendue à un concert de Rammstein, dans la ville de Gera en Allemagne, en 1996. Invitée à l’after-show, elle aurait bu et perdu connaissance. Elle se souvient s’être ensuite réveillée nue dans une chambre d’hôtel aux côtés de Christian Flake Lorenz. À son réveil, elle explique s’être sentie prise d’une douleur au ventre « comme s’il avait été déchiré ».

Une enquête ouverte, plusieurs plaintes

Quand les accusations visant Till Lindemann ont éclaté, plusieurs mesures ont été prises. Une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet de Berlin, à la demande du gouvernement, « pour des faits présumés relevant du domaine des délits sexuels et de la distribution de stupéfiants ». Plusieurs plaintes ont été déposées.

De son côté, Universal Music a pris la décision de suspendre toutes les activités de marketing et de promotion du groupe jusqu’à nouvel ordre, mais pas les concerts donc.

Et au sein du groupe, seul son batteur s’est exprimé à titre individuel. Même s’il ne pense pas « qu’il se soit passé quoi que ce soit d’interdit », le musicien « ne trouve personnellement pas correctes » certaines choses qui se sont passées. « Les accusations des dernières semaines nous ont profondément choqués, nous en tant que groupe et moi en tant qu’homme », a confié Christoph Schneider sur Instagram.

Alors que le groupe est en pleine tournée européenne, les appels au boycott se multiplient. À Berne, avant la tenue d’un concert, une petite foule a défié les fans du groupe avec, entre autres, des doigts d’honneur et des pancartes disant « Je la crois » ou « Stop à la culture du viol ». Même son de cloche à Berlin. À Paris, aucune mobilisation de ce genre n’est, à l’heure où nous écrivons ces lignes, annoncée.

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