Avant les annonces d'Attal aux agriculteurs, les écologistes craignent qu'il cède à "la facilité populiste"
La secrétaire nationale du parti Les Écologistes, Marine Tondelier, a dénoncé vendredi une absence "d'intérêt sur les questions environnementales et une totale incompréhension des questions sociales" de la part de Gabriel Attal, après sa rencontre avec le nouveau Premier ministre. Marine Tondelier était reçue dans la matinée avec la présidente des députés écologistes Cyrielle Chatelain et son homologue au Sénat Guillaume Gontard avant le déplacement du Premier ministre à la rencontre des agriculteurs en Haute-Garonne.
Attal avait dénoncé "les larmes de crocodile"
La patronne des Écologistes a décrit à l'AFP un dialogue "diplomatique mais franc" avec le locataire de Matignon et a raconté avoir procédé à une "mise au point" après les commentaires du Premier ministre mardi à l'Assemblée nationale sur les "larmes de crocodile" des oppositions.
"Certains discours portés sur nos agriculteurs les présentent comme des bandits, comme des pollueurs de nos terres, comme des tortionnaires de leurs animaux", avait-il déclaré en visant notamment les écologistes.
Une "attitude un peu lâche et irresponsable" pour Marine Tondelier. "On lui a démontré de manière assez factuelle que c'était faux et par ailleurs dangereux. Sur certains territoires des militants écolos peuvent être victimes de représailles", a-t-elle dit.
"Un gouvernement qui cède à la facilité populiste"
"Il a entendu quelque chose sur le fait que ça mettait des gens en danger, mais il a assumé le fond de ses propos", a-t-elle ajouté. "Cette manière de pointer du doigt et de monter les uns contre les autres était peut-être moins visible chez Élisabeth Borne mais se retrouve très affirmée maintenant", a regretté Guillaume Gontard. "Notre crainte c'est d'avoir un gouvernement qui cède à la facilité populiste", notamment en revenant sur les normes environnementales, a expliqué pour sa part Cyrielle Chatelain, en précisant avoir demandé des réformes de fond et pas seulement "des mesures d'urgence". "Qui sème la misère récolte la colère", a-t-elle appuyé. "Nous sommes également arrivés avec des propositions sur le pouvoir d'achat, les logements et les transports, mais nous n'avons pas eu de réponse à nos propositions", a regretté la députée de l'Isère.