"Une avalanche de haine": victime de menaces après la destruction de menhirs, le maire de Carnac témoigne

Un maire qui monte au front pour se défendre et témoigner des menaces qu'il subit. Olivier Lepick, édile (Horizons) de la ville de Carnac, dans le Morbihan, s'est exprimé sur le plateau de C à vous sur France 5 lundi, au sujet de la polémique qui entoure sa commune, depuis que 39 menhirs ont été détruits dans le cadre de travaux pour installer un magasin de l'enseigne Mr. Bricolage.

Cette décision a provoqué de vives tensions, notamment après que Ouest France a révélé l'existence d'un note de blog, publiée par un archéologue amateur sur le site de l'association Sites & Monuments pour alerter sur la "valeur archéologique" des vestiges.

Depuis, le parquet de Lorient a ouvert une enquête, après que deux associations, dont cette dernière, ont porté plainte en dénonçant une "destruction volontaire de patrimoine archéologique".

"Je suis la victime"

Pour Olivier Lepick, il revient désormais "aux services de l'État et à la Drac (Direction régionale des Affaires culturelles)" de déterminer la valeur de ces vestiges. "J'attends du procureur qu'il explique et démontre comment cette bourde administrative a pu être commise", a expliqué l'élu, avant d'insister:

"Ce permis de construire n'a pas seulement été approuvé par le maire. Quand il y a un permis de construire qui est décidé, il y a un contrôle de légalité. C'est-à-dire que ce permis part dans les services de l'État: la préfecture, la Drac, l'architecte des bâtiments de France... Tout le monde a donné son accord."

Mais dans cette affaire, "je suis la victime", a poursuivi Olivier Lepick. "Le maire est responsable de tout: quand il y a un décès, un accident, c'est le maire." Et l'édile de rappeler la démission récente de son homologue Yannick Morez à Saint-Brevin, en Loire-Atlantique, après des mois marqués par des menaces et un incendie criminel contre son domicile.

"Un des maux de notre société"

Olivier Lepick fait face à un contexte similaire. Menacé de mort sur les réseaux sociaux, il a vu son domicile être placé sous la protection de la gendarmerie. Dans la nuit de samedi à dimanche, des tags ont été inscrits sur l'église de Carnac. Sur la façade, on peut notamment lire: "Tout raser comme les menhirs".
"Lyncher, exécuter les gens, avant même qu'ils aient eu l'occasion de se défendre, déchaîner cette haine sur une famille, c'est un des maux de notre société, clairement!", a déploré Olivier Lepick sur France 5. Tout en précisant que "ça ne veut pas dire qu'il n'y pas des erreurs qui sont commises".

De leur côté, les associations ayant porté plainte ont condamné "fermement les menaces dont le maire de Carnac a été victime".

Article original publié sur BFMTV.com