En Autriche, le “rebelle de l’aile gauche” Andreas Babler bouleverse le Parti social-démocrate

“Trop à gauche pour gouverner ?” L’hebdomadaire Falter consacre sa une à Andreas Babler, une “étoile montante” qui pourrait influencer l’avenir de la social-démocratie autrichienne. À la veille de consultations internes au SPÖ, le quinquagénaire a créé la surprise en proposant sa candidature à la présidence du parti de gauche. Il apparaît aujourd’hui comme une alternative au duel qui oppose la dirigeante actuelle de la formation politique, la libérale Pamela Rendi-Wagner, et son concurrent, défenseur d’une politique migratoire stricte, Hans Peter Doskozil.

Le “rebelle de l’aile gauche”, comme le surnomme une partie de la presse autrichienne, représente un courant anticapitaliste qui tranche avec les positions de ses opposants. Il est notamment connu pour son action au sein de Traiskirchen, petite municipalité située à 20 kilomètres au sud de Vienne, dont il est le maire.

“Traiskirchen n’est pas seulement la ville où atterrissent tôt ou tard tous les réfugiés, au point d’être devenu un nom synonyme de politique migratoire et de xénophobie pour [le parti d’extrême droite] FPÖ et [les conservateurs de] l’ÖVP, précise Falter. C’est aussi la ville où les cantines scolaires proposeront bientôt des plats bios concoctés par un chef étoilé, où les bénéficiaires de minima sociaux recevront des légumes bios cultivés par des réfugiés et où les retraités touchant une pension minimale pourront profiter de ‘vacances contre la solitude’ gracieusement offertes par la municipalité.”

71,5 % des voix aux élections municipales

Or ces mesures semblent convaincre les électeurs de la commune. Le SPÖ y obtient un taux d’approbation record, qui dépasse largement les statistiques nationales, actuellement dominées par l’extrême droite.

“Lors des élections municipales de 2020, le SPÖ a remporté 71,5 % des suffrages à Traiskirchen tandis que le FPÖ en obtenait 9,4 %. En février dernier, lors des élections régionales, le SPÖ avait recueilli dans la commune 46,6 % des voix, contre 21,3 % pour le FPÖ.”

Mais un tel succès est-il possible sur le plan fédéral ? Andreas Babler peut-il prendre la tête du SPÖ et représenter le parti aux législatives de 2024 ? “Tandis que Rendi-Wagner et Doskozil voient leur image de plus en plus ternie par leur agressivité réciproque, les chances de Babler augmentent”, affirme Falter. Pour l’hebdomadaire, Andreas Babler “séduit autant la base que les jeunes, la gauche et tous ceux qui en ont assez de la culture des apparatchiks”.

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