Au Venezuela, le salaire minimum atteint 1 dollar

Un homme compte ses billets de 1 000 bolivars dans un marché de Coche, dans la banlieue de Caracas, mercredi.

Même triplé par Nicolas Maduro, le smic reste dérisoire une fois converti en devise forte. Et la pénurie de billets transforme toute transaction en casse-tête.

Pour la quatrième fois cette année, le président Nicolás Maduro a augmenté le salaire minimum des Vénézuéliens. Il passera le 1er juillet à 3 millions de bolivars, contre 1 million depuis le 1er mai. A cette somme s’ajoute un bon alimentaire mensuel pour une valeur de 2,2 millions de bolivars. Le 1er janvier, le smic atteignait 250 000 bolivares. La spirale inflationniste qui dévaste l’économie du pays rend inutile toute tentative de conversion. Le gouvernement garde secret les chiffres de la hausse des prix, que des sources extérieures (Banque mondiale ou Fonds monétaire international) situent à 2 700% pour 2017, avec une prévision à 13 800% pour cette année.

Trois millions de bolivars, c’est le taux du dollar américain au marché noir. Un mois de salaire minimum équivaut donc à moins d’un euro. C’est bien sûr insuffisant pour s’alimenter pendant un mois. Suivant les témoignages, cette somme permet d’acheter deux bouteilles d’huile, ou un kilo de poulet, ou une douzaine d’œufs. Trois millions de bolivars, c’est dans de nombreux cas moins que le budget transports pour se rendre à son travail. L’hyperinflation transforme la vie quotidienne en casse-tête à tous les niveaux. Les billets en circulation ne suffisent plus. Les distributeurs des banques les accordent au compte-gouttes : on ne peut retirer que de quoi s’acheter un café. Et souvent, après une longue attente.

Pour parer à la pénurie de billets, le gouvernement socialiste a annoncé en mars une réforme monétaire, avec la naissance d’un «peso souverain» valant mille pesos d’aujourd’hui. La mesure a été repoussée de deux mois, au 4 août, pour avoir le temps d’imprimer les nouvelles devises, à l’étranger et notamment aux Etats-Unis. Mais cette réforme ne suffira pas à casser le mécanisme d’hyperinflation. Le dollar reste la valeur refuge, et le marché (...)

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