Au Texas, cinq femmes portent plainte pour refus d’IVG, une première

Au Texas, cinq femmes portent plainte pour refus d’IVG, une première (Photo de manifestatntes pro IVG lors d’une mobilisation à Houston, au Texas, le 8 octobre 2022)
Au Texas, cinq femmes portent plainte pour refus d’IVG, une première (Photo de manifestatntes pro IVG lors d’une mobilisation à Houston, au Texas, le 8 octobre 2022)

Il s’agit de la première plainte déposée par des femmes ayant essuyé des refus d’IVG depuis que la Cour suprême des États-Unis a dynamité, en juin, le droit à l’avortement.

IVG - Cinq habitantes du Texas, qui se sont vu refuser des interruptions de grossesse malgré de graves complications, ont porté plainte lundi 6 mars au soir contre les lois anti-avortements en vigueur dans ce vaste État conservateur.

Il s’agit de la première plainte déposée par des femmes ayant essuyé des refus d’IVG depuis que la Cour suprême des États-Unis a dynamité, en juin 2021, le droit à l’avortement, selon l’organisation Center for reproductive rights qui les représente.

Elle « contient des témoignages effrayants, directs, de femmes qui ont failli perdre la vie après un refus de soins », s’est émue la vice-présidente démocrate Kamala Harris, qui leur a apporté son soutien mardi dans un communiqué.

Des exceptions trop floues et les sanctions trop lourdes

Ces femmes, qui s’exprimeront dans la journée lors d’une conférence de presse, désiraient mener leur grossesse à terme mais avaient découvert lors d’examens médicaux que leur fœtus n’était pas viable.

Dans leur plainte, elles assurent que leurs médecins ont refusé de pratiquer des avortements malgré les risques d’hémorragie et d’infection. Elles imputent leurs réticences aux différentes lois interdisant d’avorter au Texas, dont l’une prévoit jusqu’à 99 ans de prison pour les médecins bravant l’interdiction.

Ces lois prévoient des exceptions en cas « de danger de mort ou de grave handicap pour la mère », mais selon les plaignantes, elles sont trop floues.

Frôler la mort, faute de soin

L’une d’elles, Amanda Zurawski, 35 ans, a vu sa poche des eaux se rompre à 17 semaines de grossesse, bien trop tôt pour que le fœtus survive. Son hôpital a toutefois attendu qu’elle montre des signes d’infection, trois jours plus tard, avant d’expulser le fœtus. Selon la plainte, elle a fait une septicémie, a passé plusieurs jours en soins intensifs et a perdu une de ses trompes à cause de ce refus de soin.

Une autre, Lauren Miller, était enceinte de jumeaux quand elle a appris que l’un des deux fœtus n’était pas viable. Malgré les risques pour sa propre santé et le développement de l’autre fœtus, le personnel médical n’a pas voulu procéder à l’avortement du fœtus non-viable et elle a dû se rendre dans le Colorado, à ses frais, pour obtenir cette intervention. Toujours enceinte, elle doit accoucher à la fin du mois.

À 18 semaines de grossesse, Lauren Hall avait, elle, découvert que son fœtus n’avait pas de crâne et ne pourrait pas survivre. Elle a dû se rendre à Seattle pour obtenir une interruption de grossesse. Contrairement aux autres plaintes déposées par des médecins ou des associations depuis juin, ce recours ne s’attaque pas à l’interdiction d’avorter mais réclame à la justice de « clarifier l’étendue des exceptions ».

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