Au Soudan du Sud, le viol et les exactions au quotidien

Un soldat derrière un drapeau sud-soudanais à Bentiu, en janvier 2014.

Dans un document publié ce lundi, Amnesty International dénonce l'existence «de violences sexuelles préméditées à grande échelle» dans ce tout jeune pays d'Afrique.

La ville de Yei, au Soudan du Sud, n’est plus approvisionnée. Les routes sont coupées. Plus aucune nourriture ne parvient dans cet ancien grand pôle marchand à la frontière de l’Ouganda et de la République démocratique du Congo. La seule solution pour ne pas mourir de faim est de tenter sa chance sur les chemins de brousse pour rejoindre les zones rurales et ramener les denrées de base. Mais les groupes armés sont partout. Un homme qui se fait prendre se fait tuer, une femme se fait violer.

Elles doivent donc choisir entre l’agression sexuelle et le meurtre de leur mari ou leur frère, explique Donatella Rovera, en charge du rapport d’Amnesty International sur les violences sexuelles au Soudan du Sud. Un choix impossible. Et Yei n’est qu’un cas parmi d’autres. La province entière de l’Equatoria central, comme celle du Nil supérieur au nord-est, connaît un regain de violence.

Mutilations

Aucun chiffre officiel ne vient étayer cette réalité. Pourtant, il n’a pas été difficile à Donatella Rovera de trouver les victimes. Le porte-à-porte a suffi pour en identifier des dizaines. La militante a mené les recherches sur le terrain pendant un mois et recueilli – conjointement avec d’autres membres d’Amnesty International – le témoignage de 168 survivants dans quatre Etats et trois camps de réfugiés ougandais. Des femmes, des jeunes filles ou des hommes. La brutalité des actes relatés choque. Mutilations, barbarie. Et les victimes ne reçoivent aucune aide psychologique, ni même de soins somatiques, pour réparer les fistules vaginales et les lacérations. Le délabrement du système de santé, l’instabilité, l’impossibilité pour les organisations non gouvernementales de travailler dans la zone et l’isolement des populations ne le permettent pas.

Le nombre de morts, lui aussi, est incertain. Peut-être quelques (...)

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